Passion Série: le quotidien des jeunes haïtiens 

S’installer confortablement sur le lit, s’asseoir à même le sol, s’appuyer sur un coussin ou une chaise. Le choix est multiple quant à la position qu’on peut prendre pour commencer le binge-watching, sorte de marathon visuel devant sa série préférée ou celle qui cartonne en ce moment. 

Game of Thrones, Vikings, Breaking Bad, Beautés Désespérées pour ne citer que celles-là, ont eu leur lot de succès en Haïti aussi bien qu’à l’étranger. Que ce soit dans le nombre de visionnages, les produits dérivés, leur empreinte dans la culture populaire mais surtout les passions qu’elles ont déchaînées aussi bien parmi les fans que parmi les détracteurs. Souvenez-vous de la saison 8 de GOT, des théories conçues sur la prophétie et de qui serait finalement assis(e) sur le trône (Et les deux scénaristes qui ont tout foutu en l’air). Alain, travailleur social mais aussi grand amateur de séries est un fan inconditionnel de la série de science-fiction Fringe, pour lui c’est la meilleure de tous les temps et il n’y a pas matière à débat. Quant à Gilles, qui s’est récemment initié dans l’univers sériel a été captivé par Ozark, une production originale Netflix qui traite de cartel de drogues, de pouvoir et de famille. Son moment préféré reste malgré tout les échanges qu’il va avoir avec son ami Jean, qui lui, a déjà consommé les 4 saisons entières. Mais pourquoi regarde-t-on des séries?

Tout d’abord, le format. Les séries sont découpées en saisons qui elles-mêmes se divisent en épisodes dont la durée peut varier entre quelques minutes et 1h de temps. Pharleen, qui travaille dans l’administration privée, avoue que généralement elle développe un lien émotionnel avec les personnages dont elle suit l’histoire. Leur sort peut la faire rire, pleurer et même l’énerver s’il se révèle injuste. Avec un tel format, il est assez facile de développer le caractère et l’histoire des différents personnages qui font partie de l’intrigue. Ensuite, il y a cette sensation de bien-être que l’on ressent et qui découle de l’hormone du plaisir: la dopamine. Car avant tout, on regarde pour se distraire (les sitcoms) même si le visionnage peut prendre une tournure didactique (séries historiques, biopic). Et puis, il y a le suspense que l’on retrouve à la fin d’un épisode ou d’une saison que l’on appelle Cliffhanger. C’est un ressort scénaristique qui nous pousse à vouloir en savoir plus sur ce qui va se passer. Et c’est ainsi que l’on se retrouve à passer la nuit à mater 48 épisodes de Devious Maids au lieu d’aller faire ses devoirs.

D’où le phénomène de binge-watching, enchaîner épisode après épisode et saison après saison sans vouloir (ou même pouvoir) s’arrêter. Et après? Un sentiment de vide pour la plupart des gens. Certains ont exprimé la crainte d’une addiction mais rassurez-vous, un colloque de psychologues s’était posé la question avant vous et on n’en est pas encore rendu là malgré un fort attachement. En plus d’être un moyen de divertissement, le visionnage des séries permet de s’éloigner du poids du quotidien. Vanessa, une étudiante en médecine en témoigne ainsi: Après la fatigue et le stress, il n’y a rien de mieux qu’une série légère pour se vider l’esprit. C’est pour ça que je préfère les séries comiques et courtes si possible. Pendant un bon moment, je peux rire des gens qui ont eu une journée plus difficile que la mienne. Que ce soit sur une plateforme en ligne ou en téléchargement, une tablette, un PC ou un téléphone. Tout le monde peut s’y mettre avec plaisir en attendant la prochaine série qui va cartonner ou celle plus ou moins connue qui est devenue un coup de cœur et qu’on regarde en boucle. 

Widenie Bruno

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