Sean Davz et Olivier Duret chantent les manques de l’amour dans “Pou lanmou”

Les chanteurs David Sean Barthel, connu sous le nom de Sean Davz, et Olivier Duret ont uni leurs voix pour proposer un nouveau single intitulé « Pou lanmou », sorti le 1er août 2025. Ce morceau de Konpa, accompagné d’un vidéoclip, marque une collaboration entre deux générations d’artistes.

Installés à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, les deux artistes haïtiens, Sean Davz, basé à New York, et Olivier Duret, établi à Miami mais actif sur la scène haïtienne, abordent à travers cette chanson les zones troubles des relations sentimentales. Le morceau met en lumière les mécanismes ordinaires de la négligence affective et leurs conséquences. « C’est une histoire inventée, mais inspirée de situations qui arrivent très souvent dans les relations amoureuses », explique Sean Davz, à l’origine du concept.

Le récit décrit un homme absorbé par ses sorties avec ses amis, au point de négliger sa compagne. Lassée, celle-ci finit par le quitter. Le personnage principal, bouleversé, consulte un psychologue, lui-même marqué par une expérience similaire. La chute révèle une inversion des rôles : la nouvelle compagne du jeune homme est l’ex-femme du psychologue, tandis que son ex est désormais avec ce dernier.

Au cœur de « Pou lanmou », le message est clair : « Il faut accorder du temps à son ou sa partenaire », rappelle Sean Davz. La chanson met en avant l’importance de préserver la complicité par des moments partagés, afin d’éviter l’érosion progressive des liens. « Ton ou ta partenaire devrait être ton ou ta meilleure amie », poursuit-il.

Une collaboration pensée à distance

L’idée du duo vient de Sean Davz. Olivier Duret l’accepte rapidement. La distance a parfois compliqué la réalisation, mais « assez facile, même si la distance pouvait parfois compliquer les choses », note Olivier Duret. « Mais on s’est entendu assez bien », ajoute-t-il.

Pour Sean Davz, le défi était différent : « J’étais nerveux, un peu intimidé. Mais au final, ça a été l’une des plus belles collaborations que j’ai vécues. Oli Duret est un perfectionniste, chaque détail compte, rien n’est laissé au hasard. Travailler avec lui m’a poussé à donner le meilleur de moi-même. »

Les deux artistes ont écrit chacun leur partie. La production est assurée par l’équipe habituelle de Sean Davz, qui a également réalisé la post-production dans son studio personnel. « Très fluide », résume-t-il. Olivier Duret insiste sur l’autonomie créative : « J’ai écrit ma partie, lui le reste. » Musicalement, « Pou lanmou » reste fidèle au Konpa tout en intégrant des éléments contemporains.

Le morceau est pour l’instant un single indépendant. Aucun projet d’album commun n’est prévu, mais les deux artistes évoquent la possibilité de nouvelles collaborations. « On en parle assez souvent », confie Duret. « On a vu la facilité avec laquelle on a fini cette chanson, donc on veut bien voir la possibilité de faire beaucoup plus de morceaux. » Sean Davz partage cet avis : « J’aimerais bien travailler un projet plus large avec Oli Duret. » Une tournée conjointe est également envisagée.

Deux parcours, deux univers

David Sean Barthel, alias Sean Davz, vit à New York. Il commence à écrire à l’adolescence, d’abord comme moyen d’expression personnelle, avant de se former seul à la production musicale. Ses influences vont du Konpa au zouk, en passant par l’afro. « La musique est pour moi une thérapie, une manière de raconter des histoires que les mots seuls ne suffisent pas à exprimer », dit-il. « Elle est le reflet de mon âme. »

Il prépare actuellement son premier album solo, mêlant plusieurs styles et cultures. Il envisage une tournée internationale et souhaite multiplier les collaborations afin de « faire voyager sa musique et toucher des publics variés à travers le monde ».

Olivier Duret, quant à lui, a débuté aux côtés de Mikaben, puis a rejoint T-Vice, groupe emblématique du Konpa. Après plus de dix ans d’expérience, il a participé à plusieurs projets, dont Konbeat et Dat7, avant de poursuivre une carrière solo. « Pour moi, il n’y a pas de vie sans musique », affirme-t-il. « J’ai commencé avec Mikaben, plus acoustique, en Haïti. »

Il explore depuis divers styles. Après « Boomerang », en collaboration avec Fafa Picault, il annonce vouloir continuer sur cette voie : « Je travaille sur différentes chansons, différents styles. Je compte présenter beaucoup plus de morceaux au public sous peu. »

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