Le collectif Gwo Lobo a dévoilé, le 27 juin 2025, son nouveau morceau intitulé « Pa ni pwoblèm ». Ce titre marque la première étape d’un projet plus vaste, puisqu’il annonce également la sortie prochaine du tout premier album du groupe. À travers ce single, le collectif haïtien et diasporique esquisse les contours d’une proposition musicale qui mêle traditions et sonorités contemporaines, en abordant des thématiques liées aux tensions et absurdités du quotidien.
Formé de Kabysh, Paul Beaubrun, Kolo, ManitoNation, Ti Tanbou, Keyara et Badio, Gwo Lobo s’est également structuré autour de son propre label, Lobo Entertainment. « Gwo Lobo est une formation artistique haïtienne et diasporique, née du désir de fusionner musiques traditionnelles, rythmes caribéens et sonorités électroniques dans un langage engagé », explique le groupe.
Le morceau Pa ni pwoblèm est le fruit d’une résidence artistique organisée par le collectif en amont de la réalisation de l’album. Le processus de création, volontairement instinctif, s’est construit autour d’une démarche collaborative. « Ce morceau est le fruit d’un élan spontané. On s’est laissé porter par l’énergie du moment », précisent les membres du groupe. La production a été assurée par Kolo et ManitoNation, dans une dynamique collective et sans plan préétabli.
Avec ce nouveau titre, Gwo Lobo entend poursuivre sa volonté de faire dialoguer héritages culturels et sonorités actuelles. « Ce qui nous anime, c’est toujours cette volonté de tisser des ponts entre les cultures, les langues, les rythmes. Pour nous, l’art est un langage universel capable de faire passer des messages au-delà des mots », ajoutent-ils.
Le morceau s’attarde ainsi sur les déséquilibres et les contradictions de la vie de tous les jours. « Pa ni pwoblèm évoque les tensions, les déséquilibres et les absurdités de la vie quotidienne, tout en y opposant la résilience, la joie et l’élévation que procure l’art », expliquent les artistes. Ils décrivent la musique comme une réponse collective face à une réalité parfois chaotique : « Le morceau met en scène une société où tout semble aller de travers, mais où la musique devient un refuge, une manière de transcender les problèmes. »
Sur le plan musical, « Pa ni pwoblèm » s’inscrit dans le courant raratech, un style que le collectif définit comme « une fusion entre les rythmes traditionnels haïtiens, en particulier le rara, et la musique électronique ». Ce choix artistique reflète l’identité du groupe, qui revendique un ancrage culturel fort tout en explorant de nouvelles textures sonores. Le morceau s’intègre dans un projet plus vaste, celui d’un premier album en préparation. « Ce morceau fera partie de notre premier album, qui sortira prochainement. Un projet très riche, avec des collaborations inattendues et beaucoup de surprises sonores. L’album s’inscrira dans une logique de valorisation des cultures caribéennes dans une esthétique contemporaine », souligne un membre du collectif.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella