L’artiste d’origine haïtienne Ka(ra)mi signe son premier album “Abondance cosmique”

La productrice, DJ et multi-instrumentiste Juline Michel, plus connue sous le nom de Ka(ra)mi, a dévoilé son tout premier album. Intitulé “Abondance cosmique”, ce projet composé de 18 titres est disponible depuis le 11 juin 2025. Une œuvre musicale qui mêle musique électronique, percussions caribéennes et voix issues de la diaspora noire.

Ka(ra)mi est née à Genève, d’une famille aux origines suisses, hongroises et haïtiennes. Une filiation qu’elle revendique et qu’elle explore à travers sa démarche artistique. Formée en partie à Cuba, où elle a étudié la musique, l’artiste développe depuis plusieurs années un travail mêlant beatmaking, écriture, performance vocale et direction artistique. Elle puise dans des influences multiples : zouk, konpa, hip-hop, house, R&B et afrobeats. Une diversité musicale qu’elle considère comme un espace de dialogue entre héritages noirs et caribéens, questionnant sans relâche : « Comment cultiver les passerelles entre tous ces styles ? »

Depuis une dizaine d’années, Ka(ra)mi s’illustre également sur scène, en tant que compositrice, autrice, instrumentiste et DJ. Elle accompagne différents projets artistiques, du théâtre aux collaborations avec des artistes tels que Dawn Richards, Dena, Teme Tan ou encore Mélissa Laveaux. À travers ses engagements, elle inscrit sa création musicale dans une réflexion à la fois sociale et politique. « Être DJ m’inspire pour composer mes beats et être musicienne nourrit ma manière de mixer. Tout ceci est un cercle doré et pailleté qui me fait du bien et me rend heureuse », a-t-elle confié lors du Festival de Marseille.

Entièrement composé, produit, écrit, arrangé et interprété par Ka(ra)mi, “Abondance cosmique” s’étend sur 18 morceaux aux textures électroniques et rythmiques caribéennes. Le projet a été co-arrangé avec le producteur Nicky Lars et masterisé par Kasablanka. Plusieurs collaborations viennent enrichir cette production : Evita Koné, KT Gorique, Jackie Abenaa, Matyouz, mais aussi les voix parlées de Noémi Michel, Roger Michel, Mélissa Catoquessa, Tatiana Desardouin et Ka(ra)mi elle-même.

Ce premier album s’inscrit dans la tradition des musiques électroniques diasporiques, nourries d’afrofuturisme et d’introspection. Les morceaux abordent des thématiques liées à la guérison émotionnelle, l’identité et la mémoire collective. Parmi eux : Gratitude, S’autoriser à rêver ou encore Le Berceau, qui traduisent une volonté d’explorer des territoires personnels et sensibles.

Le disque suit une trame fluide. On y retrouve des titres tels que Intro, Aura, Tituba, Retour à la maison, Tu es là, Vie rose, Aura part II, Ombre effacée, Voir la lune, La Rareté de l’Orchestre, Interlude Constellation, Domino, Interlude Le Berceau et S’autoriser à rêver, qui ferment ce voyage sonore.

Parallèlement à sa carrière musicale, Ka(ra)mi transmet ses connaissances à travers des ateliers de beatmaking organisés notamment pour Helvetiarockt, une initiative suisse engagée pour une meilleure représentation des femmes, des personnes trans et non-binaires dans la production musicale. Un travail pédagogique qui vise à encourager d’autres voix à se faire entendre.

Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella

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