D’Yne, de son vrai nom Marie Edouine Pierre, est une voix qui résonne dans les rues de Paris, portant haut la culture haïtienne à travers le zouk et le konpa.
Née à Fonds-des-Blancs, elle n’avait jamais imaginé devenir chanteuse. Mais une série d’épreuves personnelles, notamment la perte de sa mère et son divorce, ont fait surgir la musique dans sa vie comme une nécessité. En 2016, tout a changé.
« Je n’avais jamais eu l’envie de produire de la musique. Ma carrière musicale a pris corps à partir d’un défi. Je me suis donnée à fond, pour moi-même. Je me suis inspirée de mon divorce pour me lancer pour la toute première fois », raconte D’Yne.
Aujourd’hui, elle enchaîne les succès, même si son concept de “hit” reste personnel. Elle reconnaît que ses chansons, bien qu’elles traversent les frontières, ne sont pas toujours perçues comme des succès au sens commercial du terme.
Son dernier clip, « Si tu m’aimes », est une démonstration de son talent et de son audace artistique. Mais pour elle, se concentrer sur les critiques n’apporte rien. D’Yne a appris à faire fi des commentaires négatifs pour suivre sa propre voie.
« Rester à l’écoute des critiques négatives ne mène nulle part », affirme-t-elle.
Naviguer dans le monde de la musique n’a pas été simple pour cette artiste au. D’Yne confie que ce milieu est difficile à intégrer et encore plus ardu pour évoluer.
« Faire diffuser des musiques via des radios haïtiennes, c’est une perte d’argent pour moi. Je perds non seulement en droits d’auteur et en droits de compositeur, sachant que ces radios ne sont pas déclarées. » , lance-t-elle.
D’Yne n’a pas de manager et elle le ressent parfois comme un manque. « Je n’ai pas de manager. J’aurais préféré avoir un manager qui ferait de son mieux pour grandir avec moi. Le business, c’est le business. L’amitié ne devrait pas prendre le dessus sur le travail. De plus, ce n’est pas le style de D’Yne de se battre avec un promoteur pour apparaître sur un flyer », avoue-t-elle.
Le bénévolat est également un sujet qui la touche. Elle déplore le fait que certains, même proches, tentent de la dévaloriser en lui demandant de travailler gratuitement.
« Faire du bénévolat, ce n’est pas ce que j’attends. Si je demande 1 000 €, on peut négocier, mais pas gratuit. Ce sont souvent des gens de mon entourage qui cherchent à me rabaisser. Personne ne t’aide à avancer, mais dès que les choses s’améliorent, tout le monde veut en tirer profit. Yo renmen tou pare », ajoute-t-elle.
À 38 ans, D’Yne reste une figure qui défend son parcours et sa culture avec force. Depuis son arrivée dans la musique en 2016, elle continue à se frayer un chemin, sans aucun manager pour la guider, mais avec une passion indéfectible pour le zouk et le konpa.
Par Gerole Midy
Ci-dessous l’intégralité de l’interview de D’Yve avec Carel Pedre