Murielle Leconte, figure de la peinture sur vêtements en Haïti, est décédée

Murielle Leconte, dite Minouche, figure de la création vestimentaire en Haïti, est décédée le 28 décembre 2025 aux États-Unis, à l’âge de 66 ans. Elle vivait à l’étranger depuis plusieurs années, après avoir partagé sa vie entre activités artistiques, service public et actions de formation en Haïti.

Originaire de Port-au-Prince, où elle est née un 8 décembre, Murielle Leconte suit d’abord une formation d’ingénieure. Très jeune, à 17 ans, elle intègre l’Université Leconte, aux côtés de son père, avant de faire carrière au ministère de l’Agriculture, où elle travaille pendant 27 ans. Parallèlement à ce parcours professionnel, elle développe une pratique personnelle du dessin et de la création, qui occupe progressivement une place centrale dans sa vie.

Cette orientation se concrétise en 1990 avec la création de Murielle Créations, une structure dédiée à la peinture sur vêtements et à la fabrication d’objets décoratifs. À travers ce projet, elle explore divers supports, notamment le lin, la soie et la céramique, inscrivant son travail à la croisée de l’art et de la mode. Cette démarche contribue à installer la peinture sur textile comme une forme d’expression reconnue dans le paysage créatif haïtien.

Murielle Leconte et Carel Pedre

En parallèle de son activité artistique, Murielle Leconte s’implique dans l’encadrement des jeunes. Elle met en place une agence de mannequinat conçue comme un espace de formation humaine et professionnelle, destiné à accompagner filles et garçons dans leur apprentissage, au-delà des seules exigences esthétiques du métier.

Atteinte d’une maladie diagnostiquée en 2009, elle s’installe à Miami pour recevoir des soins. Malgré cette situation, elle poursuit ses activités créatives et s’engage dans un travail d’écriture, entamant la rédaction de son autobiographie. Jusqu’à ses derniers moments, elle reste active et investie dans des projets liés à la transmission et au partage.

La disparition de Murielle Leconte marque la fin d’un parcours singulier, à la fois administratif, artistique et pédagogique. Son nom demeure associé au développement de la peinture sur vêtements en Haïti et à des initiatives orientées vers la formation et la valorisation de la jeunesse.

Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella

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