La dixième édition du Festival En Lisant s’ouvre cette année au Centre Culturel Pyepoudre. En ce lundi 1ᵉʳ décembre, le site accueille invités, artistes et responsables culturels pour le lancement officiel d’un rendez-vous qui, en 2025, choisit d’explorer le thème « Pour une mise en scène de l’histoire ». Une orientation qui s’inscrit dans les discussions renouvelées autour de la dette de l’indépendance, à l’approche du bicentenaire.
Dès les premières interventions, l’équipe organisatrice explique le sens de cette démarche. Daphena Remedor, assistante à la programmation, détaille l’angle retenu cette année. « Au Festival, nous nous sommes dit que le théâtre accepte toute parole, qu’elle soit politique, économique, historique ou culturelle », affirme-t-elle, rappelant la volonté d’accueillir une pluralité de discours et de pratiques.
Au fil de la semaine, le programme met en avant l’œuvre de Frankétienne, disparu récemment. Sa présence marque plusieurs temps forts de l’édition : lectures, performances et mises en scène autour de Kase Lezo et Pèlen tèt. Une manière pour les organisateurs de rappeler le rôle central qu’a tenu l’écrivain dans la création haïtienne.
Le lancement est aussi un moment de retour sur les dix ans de ce festival. Trois plaques d’honneur sont remises à Nickson Mentor de l’Institut Français en Haïti, à Michèle Lemoine et à Jenny Cadet, en reconnaissance de leur contribution aux activités développées depuis une décennie. « C’est une année d’anniversaire et de transmission culturelle », souligne Daphena Remedor, impliquée dans l’équipe depuis 2018.
Parmi les prises de parole, celle de l’ambassadeur de France en Haïti, Antoine Michon, s’inscrit dans cette dynamique de réflexion. « Ce festival est un espace vivant de création et de rencontre. C’est aussi un moment pour saluer Frankétienne, un artiste total dont l’œuvre alimente la pensée et l’imaginaire collectif », déclare-t-il. Il évoque également la création d’une commission mixte d’historiens haïtiens et français, destinée à examiner la question de la dette de l’indépendance.
Les artistes programmés pour la semaine interviennent à leur tour, exposant leurs attentes et les pistes qu’ils explorent dans le cadre de cette édition anniversaire. La première journée s’achève dans une ambiance simple et musicale, animée par DJ Kémissa.
Prévu du 8 au 14 décembre, le festival déroulera une série de lectures, de rencontres et de propositions scéniques. La clôture, attendue le 14 décembre, se fera au rythme d’un concert d’Alexa Cherrelus.
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