Lors de son gala annuel organisé à Atlanta, la structure Haïti Unbound a désigné la jeune chanteuse haitiano-canadienne Louloue comme Petite ambassadrice du patrimoine haïtien. Cette distinction met en avant son engagement à transmettre, à travers la musique, des éléments de la culture haïtienne aux enfants et aux familles qui la suivent sur les réseaux sociaux. La cérémonie, tenue au centre de conférence de l’hôtel Georgia Tech, a réuni familles, membres de la communauté et acteurs culturels venus assister à cette remise symbolique.
Interrogée sur ce rôle, Louloue évoque une manière d’aider les Haïtiens à retrouver une part de leur enfance. « C’est un privilège pour moi d’aider les gens d’être un peu moins mélancolique. Qu’il soit chez eux même en terre étrangère », confie-t-elle. Bien qu’elle interprète régulièrement des chansons traditionnelles, elle explique n’avoir pas encore visité le pays de ses ancêtres. « Je n’ai jamais été en Haïti, en revanche mon grand-père paternel m’a appris à parler le créole et mes parents vivent d’Haïti à travers mon art », poursuit-elle.
Pour sa mère, Midly Megertha Joseph, cette distinction représente un encouragement supplémentaire. « On est très fier comme parent de voir que les gens valorisent et nous aident à faire grandir notre enfant, cette reconnaissance nous inspires qu’il a des gens qui apprécie notre fille à sa juste valeur, même si elle ne comprend pas le sens de ce prix », déclare-t-elle.
Née à Montréal, Louloue manifeste très tôt un intérêt constant pour la musique, raconte sa mère, qui décrit une passion présente dès le berceau. « Elle aime fredonner ses chansons préférées, inventer ses propres mélodies et partager sa joie à travers sa voix », dit-elle. Cette observation quotidienne l’a conduite à identifier rapidement les capacités musicales de sa fille : « Elle chante au berceau, puis H24 à la maison, dans l’auto. Par ailleurs, elle me pose des questions sur des chansons. Je remarque qu’elle mémorise bien les sons et les mots comparés à d’autres enfants de son âge. »
Active sur Facebook, Louloue publie régulièrement des vidéos de chant qui lui permettent d’être remarquée en ligne jusqu’à sa première prestation au festival Créer au féminin, organisé par Femme Phare à Montréal. Son entourage estime que sa manière de conjuguer modernité et tradition est l’un des éléments marquants de son identité artistique. « Elle interprète non seulement des musiques tendances, mais reste aussi fidèle à ses racines créoles qu’elle fait découvrir au monde avec fierté et douceur », souligne sa mère.
Pour la jeune artiste, la musique reste un espace d’expression. « J’aime la scène, genre spectacle. Je me sens super bien devant les caméras lorsque je chante, car c’est toujours chez moi », confie-t-elle. Si elle apprécie les chants traditionnels haïtiens, sa chanson préférée demeure Ne partez pas sans moi de Céline Dion. Elle dit toutefois se sentir particulièrement liée aux artistes issus de la culture haïtienne : « J’aime Carole Demesmin, et surtout les chansons de Lumane Casimir », précise-t-elle, tout en mentionnant également avoir de l’intérêt pour les chanteuses québécoises.
Louloue évolue dans un environnement familial où la musique occupe une place importante. « À la maison mes parents écoutent beaucoup de musiques et ils racontent souvent des histoires liées avec eux », explique-t-elle, ajoutant que sa mère l’oriente souvent dans le choix des morceaux qu’elle interprète. Midly Megertha Joseph décrit cet accompagnement comme une démarche progressive : « Comme parent, on veut juste partager la passion de notre fille. On ne l’impose rien mais on l’accompagne suivant ses désirs. Si elle veut continuer on sera là, si elle veut autre chose à l’avenir on sera là aussi. »
Elle affirme également que la présence de la musique dans la routine de sa fille a fini par s’intégrer à la sienne. Elle raconte son rôle dans la préparation des vidéos publiées en ligne : « Je choisi les chansons surtout ce qui ont marqué mon enfance, je la fais apprendre une minute de texte, la mélodie et le rythme c’est très facile pour elle. On enregistre dès qu’elle est prête. »
Pour l’instant, les parents de Louloue estiment que son engagement artistique ne perturbe ni ses études classiques ni sa formation musicale. « J’aimerais que mes chansons parlent à mes fans. Et après cette reconnaissance, je veux garder ma routine en élargissant ma communauté », conclut-elle.
Par Youbens Cupidon © Chokarella
