De Tout Et De Rien : I’m OK, le nouveau chapitre musical de Kaï

Quatre ans après “Jije m“, Kaï revient avec un troisième album intitulé “I’m OK“, dévoilé le 27 novembre 2025. Le projet, long de 44 minutes et composé de douze titres, réunit plusieurs artistes tels que Teddy Hashtag, Oswald, Fatima Altieri, Steves J. Bryan ou encore Kenny Haïti. On y retrouve notamment “I’m OK“, Se ou’l ye, Toxic, Bloke, Premye et Never Love Again, parmi d’autres morceaux qui composent la nouvelle proposition du groupe.

Depuis Champion en 2017 puis Jije m en 2021, Kaï n’avait pas présenté de projet aussi dense. Pour Richard Cavé, rencontré dans le podcast De tout et de rien le 26 novembre, I’m OK constitue une nouvelle étape dans l’évolution musicale du groupe. Il revient sur ce qui a guidé sa conception : « I’m OK repose sur un parti pris assumé qui est de renouveler les cotes du compas, tout en lui injectant de nouvelles textures sonores : Nous voulions en proposer quelque chose de différent avec ce projet et prendre des risques ». La veille de la sortie, il dévoile d’ailleurs le vidéoclip de Fuked Up, enregistré avec Oswald, et ajoute : « cette musique devait aller dans une autre direction, la qualité est nécessaire ».

Pour lui, I’m OK est bien plus qu’un titre d’album. C’est le fil conducteur du disque, une sorte de phrase qui traverse les douze morceaux : « La structure de l’album est construite pour affirmer exactement. Je vais bien ». Il précise le sens du nom choisi : « I’m OK signifie que malgré tout ce qui arrive. Tout va bien », rappelant que « OK est le deuxième mot le plus utilisé dans le monde ». Une manière pour lui de garantir une compréhension universelle du message. Même si la production musicale explore de nouveaux chemins, Richard Cavé reconnaît que le cœur du projet demeure l’amour, dans ses formes les plus contrastées : « le projet explore, l’amour sous tout ses aspects ».

Les collaborations reflètent cette diversité. Kenny Haïti accompagne le morceau I’m OK, Oswald partage F. Ked Up ainsi qu’une version clean du titre, tandis que Tiklod intervient sur Anyen, Teddy Hashtag sur Se ou’l ye, Fatima Altieri sur Toxic, et Steves J. Bryan sur Boule sa. Kaï interprète seul les autres titres : Pa gaspiye’m, Bloke, Premye et Never Love Again. « Sur cet album, je propose un konpa mêlé à d’autres influences », explique Richard Cavé, qui annonce aussi la préparation de cinq vidéoclips et d’un visualizer, reflet du volet visuel qui accompagne l’album.

L’introduction du disque prend la forme d’un retour sur son propre parcours. « Ça fait belle lurette que j’entame mon aventure musicale », raconte-t-il, rappelant l’implication de nombreuses personnes, les nuits blanches et les moments difficiles qui ont jalonné la route. « Le sacrifice se fait dans les moments où les choses sont plus lourdes. J’ai vécu tout ça. Je me sens de retour […] ». Il conclut en soulignant son endurance : « Malgré les rendez-vous et tout ce qui pouvait me blesser je suis toujours là, en train de creer, de combattre. Mais ce qui est le plus important ; en depit de toutes ces choses je suis au top ».

Dans cette architecture pensée comme un récit, F. Ked Up, enregistré avec Oswald, ouvre l’album. On y entend une forme de persistance émotionnelle malgré la répétition des blessures : « A chak fwa m fè w pi mal, ou toujou la pou mwen, please don’t give up ». Le morceau-titre I’m OK reprend cette dynamique en transformant la rupture en réaffirmation personnelle : « Sa w t ap vle se wè m ap trennen, I’m OK, lavi m chanje. Depi ou pa gen anyen m sonje, mwen bliye ».

Plus loin, Tiklod interprète Anyen, qui expose l’incapacité à combler un partenaire indécis : « Anyen pa janm ase pou yon moun ki pa konn sa l vle. Nan fon kè m, mwen konnen anyen pa janm ase pou yon moun qui pa konn sa l vle ». Avec Pa gaspiye m, le ton se fait plus ferme : « Jou ap pase, ou pa gen plan pou nou de. Pa gaspiye m, gen moun ki vle m, ki pap neglije m, pa jwe ak santiman ».

En contrepoint, Se ou’l ye, chanté avec Teddy Hashtag, revendique un attachement affirmé : « Se ou ki baz mwen, se ou’l ye. W se tout mwen, se ki madanm, mennaj, fanm kay mwen ». À l’inverse, Toxic, partagé avec Fatima Altieri, met fin à une relation devenue lourde : « Mwen sispann kriye, mwen sakrifye m. Kounya se ale m prale. M pa bezwen nan lavi m ankò. Kite m ale. Mwen fèmen pòt la. M pap regrèt ou ».

Dans Bloke, la coupure devient définitive : « Li tou bloke m, m pa vle wè anyen. Li twò ta pou n eseye. Bloke m pou lavi ». Le ton change avec Premye, où s’exprime l’idée d’une trace laissée : « Se mwen ki premye a, sa w pap janm bliye a, sa w ap toujou sonje ». La vulnérabilité revient avec Never Love Again : « M espere w pap janm sispann renmen m ». L’album retrouve ensuite une énergie plus festive dans Boule sa, en duo avec Steves J. Bryan : « De men anlè li ye, on va faire la fête. Nou pral party san rete ». Le projet se clôt sur la version clean de F. Ked Up, pensée pour toucher un public plus large tout en respectant l’essence du morceau.

Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.