Le chanteur haïtien Hendrix Kidd, de son vrai nom Kedersen Bradley Gabriel, a dévoilé son premier EP intitulé « Nostalji » le vendredi 21 novembre 2025. Ce projet de sept titres, d’une durée totale de 19 minutes, réunit Zoey Dollaz et L-won, avec Kobi à la production, Perfect Beat à la coproduction et à l’ingénierie du son, et Phéno Music au mixage. Conçu comme une œuvre intime, « Nostalji » rassemble fragments de mémoire, émotions et désirs inassouvis.
Avec ce premier EP, l’artiste ouvre une nouvelle étape de sa carrière. Il présente Nostalji comme une immersion dans son vécu. « Le titre “Nostalji” m’a été inspiré par des regrets mélancoliques et des désirs insatisfaits », explique-t-il, avant d’ajouter : « Nostalji est mon premier EP. C’est une part de moi, une part de mon histoire. J’espère que vous pourrez l’apprécier. Et vous y reconnaître ».
Au cours de l’entrevue, Hendrix Kidd revient sur la dimension émotionnelle de son travail : « Le titre “Nostalji” se définit lui-même… Et chaque chanson, chaque mélodie parle d’elle-même ! Les sentiments et les émotions dégagés sont toute une histoire ». Il décrit la genèse du projet comme un assemblage de sensations et de souvenirs qu’il assume comme une matière première : « J’ai choisi de bâtir un projet autour de “Nostalji” en raison de chaque désir frustré, de chaque souvenir, heureux ou douloureux, de chaque sourire et de chaque larme ». Pour lui, « l’âme du projet s’articule autour de notion et de ressenti tels que l’amour, la mémoire, les émotions, les sentiments, les désirs ».
Les sept titres de l’EP sont entièrement nouveaux. « Les sons de ce projet sont tous de nouveaux sons. Ce sont des ressentis venant de mon cœur et de mon âme ! Nous voulions proposer un nouveau son, une nouvelle ambiance, un nouveau sentiment au public », affirme-t-il. La construction du projet repose sur un noyau technique précis : « Sur ce projet, j’ai collaboré avec Kobi en tant que producteur, Perfect Beat en tant que coproducteur, ingénieur et Pheno Music en tant qu’ingénieur de mixage. J’ai aussi collaboré avec deux artistes comme L-won et Zoey Dollaz ». Bien que spontané, le processus d’enregistrement a nécessité rigueur et constance : « Le processus s’est déroulé de manière assez spontanée, mais il a demandé beaucoup de temps, de patience et un effort continu », indique-t-il à Chokarella.
Hendrix Kidd souhaite également que l’EP suscite un engagement émotionnel chez le public : « J’aimerais que ma musique passe le public et le ramène à chacun de leurs souvenirs, à chaque sentiment amoureux ou émotion profonde qu’il a éprouvé au cours de leur vie ». Il évoque l’envie d’instaurer une proximité nouvelle avec l’auditeur : « J’aimerais que chaque conversation intime ». L’artiste considère par ailleurs que ce projet dévoile un aspect de lui encore peu connu : « Le public a apprécié mes sorties précédentes, mais il ne me connaît pas encore sous cet angle, et c’est précisément l’objectif de ce projet ». Il voit dans Nostalji une étape déterminante : « Ce projet représente ma vie, il constitue une partie de mon histoire. Il marque une étape décisive dans mon ascension artistique ». Il y voit aussi le point de départ d’une orientation à poursuivre : « Ce projet indique déjà la direction que je souhaite poursuivre. Par la suite, je désire uniquement aller plus loin dans cette voie ».
Les sept titres composant Nostalji explorent un arc émotionnel allant de l’attirance à la prière, en passant par la vulnérabilité et la perte. Kole ouvre l’ensemble avec une déclaration d’attirance exprimée à travers l’aveu : « ou chame m, m santi m obsede ». Dans Boyz Don’t Cry, Hendrix Kidd questionne la difficulté pour les hommes d’exprimer leurs douleurs : « Eske lè w gason, ou pa yon humain, ou pa ka exprime sa w santi? ». Résolution, en collaboration avec L-Won, s’attarde sur une zone intermédiaire entre attachement et distance, synthétisée dans : « Mwen pa renmen w ni pa rayi w ». Avec Loco, il aborde la trahison et ses conséquences lorsque l’amour donné ne préserve pas de la déception : « M ba w tout lanmou men sa pat anpeche w blom ».
Kondane met en scène un dialogue adressé à un ancien compagnon, dans lequel les souvenirs demeurent tenaces : « Eske son lòt ka p fixe po kase m yo ? Ou manke m, souvni yo pa efase ». Sove m se tourne vers Dieu et décrit une quête de guérison : « M’pèdi anpil moun ki chè pou mwen, men Bondye fè l pou mwen, seyè sove mwen, ede m geri ». L’EP se referme avec Baddest in the Room, en collaboration avec Zoey Dollaz, un titre tourné vers la confiance et l’affirmation féminine.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella



