Neuf ans après la séparation de CaRiMi, Carlo Vieux réapparaît avec un projet qui marque une nouvelle étape dans son parcours. Son album solo « CARLŌ », désormais disponible, ouvre une phase où il se présente en son propre nom, après presque une décennie durant laquelle il était resté en retrait de la scène musicale.
Le musicien, claviériste et co-fondateur de CaRiMi, propose treize titres construits autour de l’identité musicale qui a accompagné son cheminement artistique. Il y mêle des éléments familiers et des productions plus actuelles, ancrées dans le konpa mais élargies à des rythmes contemporains et à des arrangements pensés pour le paysage musical d’aujourd’hui. L’ensemble témoigne d’un retour structuré où l’artiste reste fidèle à ce qui a façonné sa carrière tout en avançant vers de nouvelles directions.
Dans cet album, Carlo Vieux rassemble plusieurs collaborations. 5Lan, Shabba, J Perry, DJ Stakz, Paska, Marvin, Josey et Lynnsha figurent parmi ceux qui participent au projet, une diversité qui rappelle l’étendue de son réseau artistique depuis l’époque CaRiMi. Pour un public qui a suivi le groupe jusqu’à sa dissolution, cette sortie marque une continuité, mais aussi une redéfinition personnelle.

Ce retour s’inscrit également dans la lignée d’un autre travail publié récemment : le documentaire « The Loudest Silence – The Story of Carlō Vieux from CaRiMi », mis en ligne le 6 novembre 2025 sur sa chaîne YouTube. Dans ce film d’une durée d’une heure, quatorze minutes et vingt-neuf secondes, Carlo Vieux revient sur les périodes marquantes de son parcours. « Mon silence m’a desservi, surtout lorsque certaines rumeurs sont sorties sur la façon dont CaRiMi s’est séparé. Mon erreur a été de ne pas avoir coupé ça court dès le début. De ne pas avoir parlé directement », confie-t-il. Ces mots servent de point d’entrée à un récit personnel où se croisent ses proches, ses questionnements et les étapes de l’après-CaRiMi.
Réalisé par KN Visual Media et produit par Power Surge Music Group, le film retrace une trajectoire où se mêlent moments de travail, interruptions et réflexions sur la gestion du temps et de la parole publique. Les personnes qui l’ont accompagné au fil des années y évoquent les repères qui l’ont guidé depuis la fin de l’aventure CaRiMi.
Le documentaire replonge également dans les premières années de l’artiste. Carlo se souvient d’une enfance entourée de musique, encouragée par ses parents. « On avait un professeur qui venait trois fois par semaine pour nous apprendre justement à jouer du piano, le solfège et tout. C’est à ce moment-là que j’ai pris goût pour la musique. Mais j’ai arrêté après peut-être deux ou trois ans », raconte-t-il. Ce souvenir sert de fil conducteur à un récit où son rapport à la musique apparaît comme un élément constant, même dans les phases de retrait.
Avec « CARLŌ », Carlo Vieux reprend la parole musicale après une longue parenthèse, dans un contexte où le public associe encore son nom à CaRiMi. Ce projet s’inscrit ainsi comme une étape importante, reliant son passé au groupe et les interrogations révélées dans son documentaire aux nouvelles directions qu’il explore aujourd’hui.
Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella



