L’urologue haïtien Dr Angelo Gousse, figure reconnue dans le sud de la Floride avec plus de vingt ans de carrière, sera le maître de cérémonie d’une réception en l’honneur du Roi de Savalou, Dadah Ganfon Toffa Gbaguidi XV, le samedi 15 novembre, au centre de conférences Kovens de la Florida International University (FIU), à Miami. L’événement, organisé autour du thème « Embrasser les liens africains », vise à célébrer les racines communes entre l’Afrique et sa diaspora.
Dans une Interview avec Carel Pedre diffusée le mardi 11 novembre, le Dr Gousse a précisé que cette soirée, portée par « Kingdom Savalou Event », a pour objectif de consolider le lien historique entre Haïti et le Bénin tout en servant de levée de fonds pour des actions philanthropiques. « C’est une manière de redonner. Nous croyons aux vœux philosophiques de notre comité », explique-t-il. Le médecin souligne également l’importance du travail collectif : « Je veux honorer et respecter le comité. C’est pour cela que nous travaillons très dur afin d’accueillir cette réception et le parcours du Roi dans le sud de la Floride. »
Au-delà de la réception, plusieurs activités sont prévues dans la région. « Nous partirons de là, et c’est une manière de redonner ce qu’on a. Nous croyons dans la philanthropie et le souverain est un grand philanthrope », affirme-t-il. Dr Gousse voit dans cet événement un appel à la mobilisation : « C’est un appel de réveil pour ceux qui avaient besoin de ce petit souffle d’espoir sur l’Afrique. »

Pour lui, le continent africain offre de nombreuses opportunités. « Regardez le continent sur lequel on a été arraché : il y a beaucoup d’opportunités d’investissements pour qu’on puisse grandir, collaborer et participer », observe-t-il. Il encourage les Haïtiens à valoriser leurs compétences et leurs talents sur le continent africain, notamment au Bénin, qu’il décrit comme un pays politiquement stable, accueillant et culturellement proche d’Haïti.
Le médecin évoque également la richesse culturelle du pays, en particulier le festival du vaudou, organisé chaque année au Bénin. « C’est la même culture. Le festival du vaudou est fascinant. Là-bas, le vaudou est remanié d’une manière à préserver ce qui est nécessaire et à rejeter ce qui ne l’est pas », souligne-t-il. Il annonce qu’une discussion sur le sujet précédera la réception royale prévue au Little Haiti Cultural Center, un événement ouvert au public.
Pour la réussite de cette initiative, le Dr Gousse indique que toute son équipe est mobilisée. « Nous préparons un événement esthétiquement plaisant. Nous aurons des artistes comme Bitova Oba et d’autres venus du Bénin pour se produire devant le souverain, ainsi que le chorégraphe Jean René Delsoin », précise-t-il.

Le Dr Gousse s’est également penché sur l’histoire du royaume de Savalou, fondé il y a plus de 500 ans. « La dynastie de Savalou existe depuis 1557. Elle a survécu à l’époque pré-esclavagiste, pendant et après cette période », explique-t-il. Selon lui, le roi actuel est le descendant direct du premier souverain, Soha, et le pouvoir se transmet de père en fils depuis des siècles.
Le médecin rappelle que le royaume a résisté à de nombreuses épreuves historiques. « Ils ont dû traverser beaucoup de choses, même un système communiste, tout en préservant leurs croyances religieuses et leurs traditions », note-t-il. Il mentionne aussi les liens spirituels et historiques entre Haïti et Savalou : « Plusieurs documents portant la signature du Roi Bagidi mentionnent le combat d’Haïti. Certains suggèrent même qu’il fut le parrain de Toussaint Louverture. »
Pour Dr Gousse, ces connexions ancestrales méritent d’être reconnues et ravivées. « Ils ont su maintenir, honorer et respecter leurs traditions. Le souverain lui-même, bien que catholique, croit en Jésus-Christ et sait comment vivre dans l’harmonie entre plusieurs religions », confie-t-il.
En conclusion, le Dr Gousse présente ce programme comme un pont entre Haïti et le Bénin, en particulier le royaume de Savalou. Il invite les Haïtiens à visiter le pays de leurs ancêtres. « Ils n’auront pas besoin de visa pour aller au Bénin. Il est même possible pour un Haïtien de devenir citoyen béninois en remplissant un formulaire d’application pour 100 dollars. Ils ne nous considèrent pas comme différents, mais comme des Afro-descendants », déclare-t-il.
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Dr Angelo Gousse sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous :
Par Youbens Cupidon © Chokarella



