François Jean François, plus connu sous le nom de Pape John, originaire du Nord-Ouest d’Haïti, franchit une étape importante dans sa carrière musicale. En effet, le 7 octobre 2025, il dévoile Petit-à-Petit, son premier album, un projet élaboré sur plusieurs mois où se croisent introspection, partage et sensibilité. Par ailleurs, sur ces onze titres, il réunit plusieurs artistes de la scène haïtienne contemporaine : Fatima, Zo Manno, Zomor, L-Won, Costy Jay, Kolonel Freez et Roker Fucker. Ainsi, chacun contribue à une œuvre nourrie d’expériences vécues et de regards sur la vie.
Dans ce contexte, Pape John revient sur ses débuts dans une entrevue accordée à Chokarella : « Pour parler de mes débuts, tout a commencé en 2014 lorsque je faisais partie d’un groupe appelé TUF. » Depuis lors, il façonne progressivement son identité musicale.
Ensuite, en 2018, il choisit de se lancer en solo : « J’ai choisi de me lancer dans une carrière solo avec ma première collaboration intitulée Oulala, en featuring avec Big Jim, suivie d’un autre titre, Sanblan, en collaboration avec K-Dilak », raconte-t-il. Cette étape renforce sa vision artistique : « J’ai réalisé que la musique est la seule façon pour moi d’exprimer pleinement ce que je ressens, de libérer mes émotions et de partager ma vision avec le public. »
À partir de ce constat, Pape John explique la genèse de son album : « Ce projet, c’est mon tout premier album, préparé avec passion, amour et détermination pendant plusieurs mois. » De plus, il ajoute : « Parce que chaque vie porte un message. » Par conséquent, le titre de l’album résume sa philosophie : « Petit-à-Petit traduit la patience, la persévérance et la foi que chacun devrait cultiver pour atteindre ses objectifs. Cet album m’a permis de réaliser à quel point je suis capable d’évoluer, de créer et de transformer mes épreuves en musique. »
En effet, la tracklist illustre la diversité du projet : Detwi’m (avec Zomor et Zo Manno, produit par Knaggz), Baryè Lib (Maestro Steeve), M Bouke (avec Fatima, produit par Wendy Lapointe et Maestro Steeve), Lavi Dèyè Poko Manyen, Ou Tap La, M Pa Gen Monnen (avec Kolonel Freez et Roker Fucker), Kitem Swiv Kè m, Pwofite Fèm Mal, Ou Se Pam, Pitom Ret Sèl (avec L-Won et Costy Jay) et M Pa Wè. Ainsi, l’album reflète un ensemble cohérent tout en variant les registres et les thèmes abordés.
Par ailleurs, Pape John précise : « Petit-à-Petit, c’est bien plus qu’un simple album. C’est une étape, un témoignage, et surtout un message d’endurance et d’espoir pour tous ceux qui avancent malgré les obstacles. » C’est pourquoi il justifie la création d’un projet complet : « J’ai réalisé qu’il était temps de travailler sur un album afin de satisfaire celles et ceux qui croient en mon talent et me soutiennent depuis mes débuts. » De surcroît, il explique : « À travers mes musiques, j’exprime mes expériences, mais aussi celles des autres, car chaque histoire mérite d’être racontée et transformée en mélodie. »
Dans ce cadre, Pape John consacre une grande partie de son temps au studio : « Je passe la majeure partie de mon temps au studio, un lieu où règne toujours une bonne énergie et une belle ambiance créative. » En outre, il insiste sur l’écriture : « J’ai moi-même écrit l’intégralité des morceaux de ce projet. Chaque mot vient de mon vécu et de mon inspiration personnelle. »
En ce qui concerne les collaborations, il souligne : « Sur cet album, j’ai eu la chance de collaborer avec plusieurs artistes talentueux tels que Fatima, Zo Manno, Zomor, L-Won, Costy Jay, Kolonel Freez et Roker Fucker. » Par conséquent, chaque partenariat est réfléchi : « Chaque collaboration a été choisie en fonction du résultat que je souhaitais atteindre. Chacun d’eux a apporté sa touche unique, son énergie et son univers, donnant au projet une richesse musicale particulière. » Enfin, il évoque l’ambiance de travail : « Tout s’est déroulé dans une belle atmosphère. Les artistes ont donné le meilleur d’eux-mêmes, et je suis très satisfait du résultat final. »
Ainsi, avec Petit-à-Petit, Pape John formule un message : « J’encourage les gens à reconnaître leurs bons côtés, à prendre des décisions capables d’améliorer leurs conditions de vie, qu’il s’agisse de leur vie sentimentale ou d’autres aspects personnels. » Par ailleurs, il ajoute : « Il est essentiel de valoriser les personnes qui font partie de nos vies, celles qui nous accompagnent et nous soutiennent au quotidien. »
Même si l’album ne se revendique pas comme engagé, certains morceaux abordent des thèmes sociaux : « Même s’il n’y a pas de dimension engagée à proprement parler, certains titres comme Lavi Dèyè Poko Manyen et Kitem Swiv Kè m reflètent une forte dimension sociale, inspirée de la réalité que je vis et que j’observe autour de moi. »
Dès l’ouverture, l’album s’ouvre avec Detwi m, en collaboration avec Zomor et Zo Manno : « Ou pran kè m, ou kraze l… Ou detwi yon lanmou. » Ensuite, Baryè Lib, produit par Maestro Steeve, aborde une relation amoureuse, avant que M Bouke avec Fatima Altieri n’évoque la fatigue émotionnelle : « Mw ak ou se lèt ak sitwon… ofon n ap soufri. »
Par ailleurs, Lavi Dèyè Poko Manyen évoque la persévérance : « Tout tan gen vi, gen espwa… » Puis, Ou Tap La s’adresse à une ancienne partenaire : « Si w te bon ou t ap la, depa w nan vi m se yon delivrans. » Ensuite, M Pa Gen Monnen traite de l’indépendance : « Wa p pase, ou pa rele m, m pa ka mache dèyè w ; olye m mal akonpanye, mpito poukò m. » Enfin, Kitem Swiv Kè’m affirme l’amour de soi : « Kitem swiv kè mwen, kitem ale kotel mennen m… paske si gen moun kap swenm, se mwen ankò. »
De plus, d’autres titres comme Pwofite Fèm Mal et Ou Se Pam prolongent cette exploration des émotions humaines.
Par conséquent, Pape John envisage déjà la suite : « Je travaille actuellement sur un EP prévu pour l’année prochaine. Concernant les collaborations, j’y réfléchis encore, car je souhaite choisir les artistes les plus adaptés à la vision du projet. » En conclusion, il ajoute sur son parcours et ses ambitions : « Avec les projets en cours et le soutien de mes fans, je me vois, dans quelques années, évoluer vers le statut de méga star. C’est une ambition que je poursuis avec détermination, travail et foi. »
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella
