La chanteuse haïtienne Sarodj Bertin a dévoilé, ce lundi 29 septembre, “Aveugle“, son nouveau morceau accompagné d’un vidéoclip. Cette œuvre, disponible sur toutes les plateformes de streaming, se présente comme une critique sociale qui met en lumière certaines réalités vécues par les citoyens en Haïti et ailleurs.
Pour cette production, l’interprète a choisi de se glisser dans la peau d’une rappeuse et de poser ses vers sur un instrumental Drill. Ainsi, la chanteuse de Mwen Vle exprime sa désillusion et son amertume face aux comportements observés dans la société.
« Ça fait si mal d’avoir un cœur divisé en deux, essayé de s’exprimer sans avoir une voix. Chercher tout seul le pain du jour à chaque fois et t’obliger à être plus fort il n’y a pas de choix », avance-t-elle pour traduire le quotidien difficile de ses pairs.
En adoptant une ambiance sombre, « Aveugle » met Sarodj dans la position d’une porte-parole des plus démunis. Elle explique chercher à faire comprendre que ceux qui oppressent ne sont pas aveugles, mais qu’ils choisissent plutôt de rester dans le déni. « Vous êtes mes frères j’ai besoin de vous faire comprendre […] ne vous laissez pas manipuler par l’agenda, ce qui ne sont pas clair ils vont apprendre la », lance-t-elle.
Par ailleurs, l’interprète de « Ou Pa Kapab » souligne que le pessimisme constitue, selon elle, l’une des causes principales du dysfonctionnement des individus et de la société. Dans ce sens, elle appelle à changer de perspective : « Pourquoi on ne peut pas parler de tous ce qui est positif, au lieu de se concentrer sur tous ce qui est négatif. Pourquoi le ressentiment si nous vivons ensemble, bonne et mauvaise personne on le retrouve dans chacun […] », déclare-t-elle.
Enfin, Sarodj présente cette chanson comme une double démarche. D’une part, elle dit vouloir témoigner de son attachement à sa terre natale et de son identité haïtienne. « J’aime tellement cette terre que je vis sur elle, qu’elle est le problème si je suis haïtienne ? », s’interroge-t-elle. D’autre part, elle affirme porter une mission qu’elle ne définit pas encore entièrement, mais qu’elle associe à l’idée de réconciliation : « Je veux guérir nos racines, sceller par le respect, réglons nos différences, l’histoire sera plus belle », conclut-elle.
Par Youbens Cupidon © Chokarella