À seulement 21 ans, Rushama Flore Mélissa Limage, originaire des Gonaïves, s’est imposée comme la lauréate de la première édition du concours d’interprétation « Rèn Kreyòl ». Cette compétition, lancée par Émeline Michel, mettait à l’honneur les répertoires de Jocelyne Béroard de Tanya St Val et de l’initiatrice elle-même.
La finale, qui s’est tenue le 21 septembre 2025, a marqué un tournant dans le parcours de la jeune chanteuse. En effet, étudiante en gestion des affaires à l’Université publique de l’Artibonite aux Gonaïves, Rushama a su conquérir à la fois le public et le jury grâce à sa voix et à son interprétation. Ainsi, elle est sortie victorieuse de cette compétition qui visait avant tout à révéler de nouvelles voix féminines.
Dès l’annonce de sa victoire, la jeune artiste n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance. « C’est avec un cœur rempli de gratitude que je vous remercie pour votre soutien, votre amour et votre confiance tout au long de ce parcours », a-t-elle écrit sur ses réseaux sociaux. Puis, elle a ajouté : « Ma victoire au concours Rèn Kreyòl d’Émeline Michel est avant tout la vôtre. Merci à toutes celles et ceux qui ont cru en moi, voté, prié, encouragé, ou simplement partagé un regard d’espoir. »
Il faut rappeler que le concours, lancé en juin dernier, s’adressait aux jeunes chanteuses âgées de 12 à 21 ans. Concrètement, les participantes devaient revisiter des chansons issues des répertoires d’Émeline Michel, mais également de Jocelyne Béroard et de Tania St Val. De plus, seize candidates étaient en lice pour cette première édition.

Le processus de sélection reposait sur deux volets complémentaires : d’une part, un vote du public organisé sur la page Facebook officielle d’Émeline Michel, qui comptait pour 40 % du score final ; d’autre part, l’évaluation d’un jury, représentant les 60 % restants. Ce jury réunissait plusieurs personnalités issues de la Caraïbe et de la diaspora, parmi lesquelles l’écrivaine guadeloupéenne Patricia Procida, la Martiniquaise Migail MontLouis Félicité et la journaliste Elizabeth Guérin.
À l’issue de ce processus, Rushama a tenu à rappeler l’importance du collectif derrière son succès : « Derrière chaque réussite, il y a une équipe unie. Vous êtes les vrais champions de cette aventure, et je suis fière de ce que nous avons accompli ensemble. Ce n’est que le début… et je rends grâce à Dieu, source de ma force et de mon inspiration », a-t-elle confié.
Pour sa part, Émeline Michel a tenu à féliciter toutes les participantes. En effet, elle a souligné que « chaque participante mérite un prix ou est un prix, surtout dans le contexte difficile que nous vivons en Haïti ». Elle a aussi encouragé celles qui n’ont pas été primées à poursuivre leur chemin artistique.
Par ailleurs, la deuxième place est revenue à Jean-Pierre Dunie Rhove Sinsouké (Dutny Rcc), qui a également partagé un message de gratitude. « Terminer 2e au concours “Rèn Kreyòl” n’est pas juste une place, c’est une expérience inoubliable. Une aventure humaine, spirituelle et artistique qui m’a transformée », a-t-elle écrit. Puis, elle a ajouté : « Je remercie Dieu, ma famille, mes formateurs, amis, supporteurs et toutes celles et ceux qui m’ont porté par leur vote, message, regard ou prière. Merci à l’équipe du concours Émeline Michel pour votre bienveillance et l’opportunité. Cette victoire est la nôtre. Ce n’est que le début ! Merci parce que vous avez cru en moi et choisi de voter pour mon talent. Je chanterai toujours avec mon cœur. L’avenir est beau, rempli de promesses et de nombreuses choses à venir ! » Un témoignage qui souligne combien ce concours dépasse la compétition pour devenir un tremplin personnel et artistique.

Enfin, la troisième place a été attribuée au groupe Twa Zanj, composé de trois jeunes chanteuses. Cependant, celles-ci n’ont pas publié de message public après la finale. La rédaction a tenté de les contacter, mais sans succès jusqu’à présent.

Au-delà du succès personnel de Rushama Flore Mélissa Limage, « Rèn Kreyòl » revêt une mission culturelle plus large. En mettant en valeur les répertoires d’Émeline Michel, de Jocelyne Béroard et d’Orlane, ce concours entend offrir une véritable tribune aux jeunes voix féminines de la Caraïbe. Par conséquent, il contribue à la fois à l’émergence de nouveaux talents et à la préservation du patrimoine musical créole.
Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella