Le chanteur guadeloupéen Antonny Drew a livré, le dimanche 21 septembre 2025, un message bouleversant et sans détour sur ses réseaux sociaux, revenant sur les blessures de son enfance. Entre abus sexuels, dénigrements familiaux et démons intimes, il raconte le combat qui a façonné sa vie et influencé sa carrière musicale. Son second album, « Rémission », dont la sortie est prévue le vendredi 26 septembre 2025, se fait l’écho de cette lutte personnelle, dénonçant notamment son agresseur, Louis Galantine, et les mauvais traitements subis de la part de son père.
« Bon… j’ai un truc à vous dire ». C’est par ces mots simples mais lourds de sens qu’Antonny Drew s’adresse à ses fans, révélant pour la première fois des pans intimes et douloureux de son existence. Dans un message chargé d’émotion, le chanteur guadeloupéen raconte les épreuves qui ont jalonné son enfance et l’ont longtemps empêché de s’épanouir pleinement dans sa carrière musicale.
« Je vous ai dit récemment que j’attendais la sortie de cet album avec autant d’impatience que de peur. Je ne vous ai jamais vraiment parlé de moi, parce qu’en réalité, ce n’est pas quelque chose que j’aime faire », confie Antonny Drew. Il explique venir d’une famille ordinaire, « ni riche ni pauvre », mais dont l’environnement familial a été marqué par des relations conflictuelles, notamment avec son père.
Selon Antonny, son père a transformé une enfance banale en parcours pénible. « Sa spécialité ? Le dénigrement. Ses dénigrements m’ont gâché la vie et m’empêchaient de créer de la musique. Il me fallait parfois neuf mois pour sortir quelque chose, jusqu’au jour où je n’y arrivais plus du tout », confie-t-il. Ces humiliations et critiques constantes ont laissé des traces durables, nourrissant un syndrome de l’imposteur et une peur panique du jugement. Malgré tout, il a réussi, tant bien que mal, à faire carrière, témoignant d’une résilience remarquable.
Antonny Drew évoque également ses amnésies, mécanismes de défense qui l’aident à survivre face aux traumatismes : « Quand quelque chose me perturbe, je l’oublie immédiatement. Ma sœur dit que mon cerveau fait des choses pour que je me sente bien… » Depuis plus d’un an, il entreprend un travail sur lui-même, lent mais déterminé, et a renoué avec son père après neuf ans de silence.
Mais le traumatisme le plus marquant remonte à l’enfance. En juin dernier, il se souvient avoir été agressé sexuellement par un homme politique encore en poste, Louis Galantine. « Je l’ai rencontré pour lui dire que je me souvenais de ce qu’il avait fait… il tremblait… puis m’a proposé de l’argent en guise de réparation avant de se raviser. Terrible… », confie Antonny, soulignant la violence psychologique de l’expérience.
Rémission : un album comme acte de résilience
C’est dans ce contexte personnel intense que naît son second album, Rémission, prévu pour le 26 septembre 2025. Un titre choisi avec soin, reflet du combat d’un homme pour ne plus être contrôlé par l’enfant blessé qui vit encore en lui. À travers cette œuvre, Antonny Drew transforme sa douleur en force artistique, offrant à ses auditeurs une plongée dans son univers intime et douloureux, mais aussi dans sa quête de guérison.
« C’est le combat d’un homme pour ne plus se laisser contrôler par l’enfant blessé qui vit encore en lui. J’essaie comme je le peux, un peu chaque jour, de prendre soin de lui », écrit-il, concluant son message par un appel à la patience et à l’écoute, avant la sortie imminente de son album. « À vendredi ! » a-t-il conclu.
Antonny Drew signe à travers cette publication un témoignage rare, brut et sincère, qui dépasse la simple promotion musicale. Il expose ses blessures avec courage, offrant à la fois une dimension humaine et universelle à sa création artistique.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella