Le cinéaste haïtien Samuel Suffren expose son projet de vidéo-photographique « Le Palais des chants » au Studio du Louvre, aile Richelieu (niveau 0), du 18 septembre au 2 novembre 2025, dans le cadre de l’exposition En présence de tous les êtres, fruit d’une collaboration entre le musée et la “Cité internationale des arts de Paris”. Cette initiative explore la relation entre patrimoine et création contemporaine et souligne l’importance de la présence, celle des artistes dans le musée, celle des œuvres face au public et celle du spectateur en dialogue avec l’art.
« J’ai l’honneur d’exposer mon projet de vidéo photographique au Musée du Louvre, en partenariat avec la Cité internationale des arts de Paris, autour du titre “En présence de tous les êtres” ». Son diptyque vidéo transforme un simple drap blanc en métaphore de présence, de mort et de résistance. « Cette exposition, je la dédie à mon frère bien-aimé, Israël Suffren, 38 ans, disparu le même jour où j’ai filmé cette scène au Louvre », ecrit l’artiste sur Instagram.
L’exposition réunit également Mîrkan Deniz, NOMASMETAFORAS, Chloé Quenum et Saul Williams, qui produisent des œuvres en dialogue avec le patrimoine et les récits du Louvre. Le projet met en avant les recherches artistiques des résidents de la Cité internationale des arts et propose des œuvres in situ et éphémères, créées dans le cadre de résidences à Paris.
La programmation inclut des lectures et des ateliers ouverts. Le 24 octobre, une lecture de Chloé Quenum réunira plusieurs auteurs autour de la présence, de l’invisibilité et des histoires hors champ. Le 1er octobre, la Cité internationale des arts proposera une soirée d’ateliers ouverts intitulée Sous un toit, avec sept artistes en résidence, offrant au public un accès direct aux processus créatifs.
La Cité internationale des arts de Paris, fondée en 1965 comme fondation privée à but non lucratif, accueille chaque année plus de 1 000 artistes et constitue un lieu de dialogue et de création au cœur de Paris. Ses deux sites, au Marais et à Montmartre, permettent des résidences de deux mois à un an et offrent une programmation rythmée par les ateliers ouverts, favorisant les échanges entre artistes, professionnels et visiteurs. Parmi ses anciens résidents figurent de nombreuses figures internationales de la création contemporaine, dont James Barnor, Louise Bourgeois, Serge Gainsbourg, Pierre Huyghe, Joan Jonas, Ilya Kabakov ou Kimsooja.
Les œuvres de Mîrkan Deniz (sculpture, dessin, vidéo et installation) reposent sur la reconstruction et la citation, explorant la tension entre matériaux et faits immatériels comme le trauma et la mémoire. Le collectif nomasmetaforas, composé de Julian Dupont et Clara Melniczuk, mêle art contemporain, pédagogies collectives et philosophie pour créer des dispositifs poétiques et sensoriels. Chloé Quenum interroge la lumière et les récits dans la pièce À contre-oubli, formant un langage crypté à partir des œuvres du Louvre. Saul Williams, poète et musicien, propose ses « aquapapers », affiches réalisées sur papier japonais et collées dans le Studio, réfléchissant aux collections et à l’espace du musée.
Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella
