La communicatrice et fondatrice de Lucem Financial, Laurence Beauvoir Girault, est une femme d’affaires haïtienne installée aux États-Unis. Elle évolue dans le domaine de l’assurance-vie, où elle accompagne ses clients dans l’élaboration de plans de retraite adaptés. Invitée ce mercredi 17 septembre de Carel Pedre, elle est revenue sur son parcours, tout en insistant sur l’importance de la création d’une richesse générationnelle et sur son objectif de sensibiliser financièrement la communauté haïtienne de la diaspora.
Laurence encourage les Haïtiens à souscrire une assurance-vie afin de se protéger. Parmi les options existantes, elle met en avant l’IUL (Index Universal Life), une assurance de vie liée à un compte d’épargne. « En utilisant ce plan, vous avez des moyens pour utiliser cet argent pendant que vous êtes vivant, et il y a un bénéfice qui sera alloué à votre famille après que vous seriez décédé », explique-t-elle.
Selon elle, ce type d’assurance constitue déjà un pas vers la construction d’une richesse générationnelle, puisqu’il permet de générer des intérêts sur l’argent investi. « Vous faites un contrat avec la compagnie d’assurance, qui va vous donner un intérêt sur la somme que vous déposez chaque mois votre compte et cette somme continuera à grandir. Tant que votre argent restera sur votre compte vous ferez beaucoup plus de bénéfice », ajoute-t-elle.

Installée définitivement en Caroline du Sud, Laurence a quitté Haïti face à la montée de l’insécurité, avec la volonté d’assurer l’avenir de ses enfants. « En général, lorsque nous prenons ces genres de décisions, nous pensons d’abord à l’avenir de nos enfants. Le changement était vraiment brutal », confie-t-elle.
Avant son départ, elle avait multiplié les expériences professionnelles : gestionnaire de médias, présentatrice, directrice marketing, directrice de communication auprès d’un Premier ministre, ou encore voix off pour des publicités. « Je travaille toujours en tant que spécialiste en voix off. Quand j’étais en Haïti, j’avais des contrats que je pouvais honorer à distance. À présent j’ai un petit studio chez moi », raconte-t-elle.
Aujourd’hui, elle collabore avec plusieurs entreprises internationales. « Ici aux États-Unis, il y a des entreprises comme Amazone qui font des vidéos pour leurs employés haïtiens, donc j’assure la partie créole pour eux ou les entraînements. Et je fais la voix off créole pour la firme Duolingo », précise-t-elle.
À son arrivée aux États-Unis, elle s’est d’abord tournée vers l’immobilier, avant d’abandonner ses études pour s’intéresser directement à l’investissement. « Vous n’êtes pas obligés d’être un agent immobilier pour investir dans l’immobilier. Vous aurez juste besoin d’acheter la maison puis on fait les suivis légaux, après vous réparez la maison et la revendre ou la louer », explique-t-elle.

Sous la guidance d’un mentor, elle découvre que certains investisseurs utilisent des moyens différents pour financer leurs projets, dont l’argent issu d’une assurance-vie contractée par leurs parents. « Ces derniers retirent cet argent dans leur maison d’assurance sans pour autant passer par la banque et ni payé de taxe », observe-t-elle.
Cette découverte l’oriente vers le secteur de l’assurance-vie. « Je voyais que c’était intéressant, en cherchant à mieux comprendre au fil du temps, je suis fini par apprécier la partie financière de l’assurance », confie-t-elle. « Après l’obtention de mon diplôme je suis devenue une stratégiste financière, mon rôle c’est de montrer les gens comment protéger leurs ressources ».
Mais elle constate rapidement que la communauté haïtienne aux États-Unis reste peu sensibilisée à ce type de protection. « Je pense que c’est quelque chose qui est innée. Bien que je sois un agent indépendant, je fais partie d’une organisation dénommée National Agent Alliance. Il y a une communauté africaine qui a tendance à associer l’assurance à la mort comme les Haïtiens », explique-t-elle.

Selon elle, l’assurance-vie ne se limite pas à une couverture en cas de décès. « Il y a des clauses bien spécifiques dans le contrat qui permettent d’utiliser l’assurance comme un outil financier extraordinaire. Pour la partie financière, il vous permet de vous protéger ainsi que votre famille », poursuit-elle.
Elle insiste sur son rôle de protection. « En cas d’accident, l’assurance a toute son utilité, ou du moins si vous êtes mort soudainement, votre famille sera dans le pétrin si c’était vous le seul employé de la famille », estime-t-elle.

Elle souligne également les coûts élevés liés aux funérailles aux États-Unis. « Lorsque je parle avec les Haïtiens, je leur explique : lorsqu’on a une personne qui est décédée en Haïti, nous faisons une petite cotisation en prenant 300, 500 dollars pour envoyer à la famille en Haïti pour organiser la cérémonie funèbre. Mais aux États-Unis ça coûte très cher dépendamment de l’État que vous vivez, une obsèques varie entre 20 et 30 000 dollars », dit-elle.

Pour accompagner et informer la diaspora, Laurence organise des conférences en présentiel et à distance, afin de promouvoir l’éducation financière et la prévention des risques liés à l’absence d’assurance.
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Laurence Beauvoir Girault sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous :
Par Youbens Cupidon © Chokarella



