L’agence de mannequinat haïtienne GAModel Management a tenu, le samedi 6 septembre, son deuxième casting dans les locaux de EBV Cosmetic. L’objectif affiché était de recruter de nouveaux modèles dans un secteur qui, malgré des difficultés persistantes ces dernières années, continue d’attirer des aspirants. Plusieurs dizaines de jeunes se sont présentés pour défiler devant un jury composé de professionnels.
Le mannequinat en Haïti reste souvent considéré comme marginal. Les modèles, agents, stylistes et directeurs artistiques se sont longtemps sentis relégués. Partant de ce constat, Gladimi Avril, fondateur de GAModel Management, a décidé de mettre en place une structure qui se veut à la fois un cadre de formation et un espace de développement pour les passionnés de mode.
« Mon objectif avec GAModel Management, c’est de donner un sens au mot mannequin ici », explique-t-il à Chokarella. « Trop de jeunes veulent se lancer, mais n’ont aucun repère. » Avec ce projet, il dit vouloir construire un environnement où l’on peut former, encadrer et orienter de futurs professionnels.
Pour annoncer ce casting, l’agence a mené une campagne sur les réseaux sociaux. Le jour de l’événement, plus de cinquante candidats, habillés de noir et coiffés à l’africaine, ont participé. Parmi eux, Borgella Dooby, originaire de Port-au-Prince, est venu exprimer sa motivation. « Je suis éperdument amoureux de la mode. Lorsque j’ai vu l’annonce sur un compte Instagram, succinctement j’ai visité la page de l’agence et j’avais remarqué qu’il travaille de manière professionnelle et il respecte les normes internationales du mannequinat », affirme le jeune homme de 25 ans.
De son côté, Cherlie René, native du Cap-Haïtien, raconte avoir quitté ses études en sciences infirmières pour tenter sa chance dans le mannequinat. Elle estime cependant que les agences du pays n’organisent pas assez de défilés pour valoriser les talents. « Il y a beaucoup gens qui prétend avoir une agence mais à ce que j’observe ce n’est pas vrai, car ils ne contribuent pas dans l’évolution du secteur ; on ne voit jamais lorsqu’il organise un défilé pour valoriser leur mannequin mais plutôt invite leur modèle à exposer leur silhouette sur la toile. Le mannequinat ne se résume pas à cela tout simplement », dit-elle.
Pour ce recrutement, GAModel a fait appel à plusieurs personnalités du milieu, dont Mideline Joseph, ancienne Miss qui a représenté Haïti à l’international en 2016. Elle souligne la rigueur des critères de sélection : « Sur le plan sélectif, il n’était pas difficile puisque GAModel a imposé des critères aux standards internationaux, tels que : être naturel, 1m75 pour les filles et 1m80 pour les gars, en plus, ils doivent être expérimentés dans le domaine. » Elle ajoute que les jeunes sélectionnés bénéficieront d’un accompagnement visant à bâtir une carrière solide.
« Pour devenir mannequin, les jeunes ont besoin beaucoup d’autre potentiels comme ; doter d’une bonne capacité de communication dans plusieurs langues, savoir marcher, comment se comporter, entre autres, et GAModel est là pour les accompagner en ce sens », poursuit-elle.
Fondée en 2025 à Port-au-Prince, l’agence prévoit d’étendre ses activités sur tout le territoire. Pour son fondateur, il ne s’agit pas seulement de recrutement. « C’est une agence de mannequins, oui, mais c’est surtout un espace de formation, de développement et de valorisation », insiste Gladimi Avril. Selon lui, l’approche unisexe de GAModel vise à recruter autant en ligne que par des appels à casting. « Ce qu’on cherche surtout, c’est une énergie, une attitude, un esprit prêt à apprendre », dit-il encore.
Il confie s’être lancé pour répondre à un vide constaté. « Ce qui m’a poussé, c’est le sentiment de vide. J’ai vu des jeunes avec du potentiel se perdre, faute de structure, de formation ou simplement d’opportunités. À un moment, je me suis dit : il faut agir, il faut créer ce qui n’existe pas encore », explique-t-il.
L’accompagnement proposé par GAModel se veut continu : formation, conseils, préparation mentale et physique. « On crée une relation humaine. Chez nous, un modèle n’est pas un numéro — c’est un projet, une personne qu’on accompagne avec sérieux. Un aspirant mannequin devrait nous choisir s’il cherche bien plus qu’un simple défilé », ajoute-t-il.
Dans cette perspective, l’agence souhaite renforcer ses relations avec les magazines spécialisés, les maisons de couture et les agences publicitaires. « Chaque contact, chaque collaboration compte. On construit notre réseau petit à petit, avec l’envie d’ouvrir des portes solides pour nos modèles », poursuit Gladimi Avril.
Il estime que le pays regorge de talents mais qu’il manque d’éducation, de reconnaissance et de structuration dans le secteur. « Le mannequinat ne doit pas être pris à la légère. Il faut le professionnaliser pour qu’il soit reconnu et valorisé », affirme-t-il.
À long terme, il ambitionne de créer une école de référence dans le domaine. « Je rêve d’un réseau solide, d’une génération de mannequins formés localement mais présents à l’international », précise-t-il.
La consolidation de la crédibilité de GAModel constitue selon lui le principal défi, dans un environnement encore peu organisé. « Cela demande du temps, de la rigueur et beaucoup de détermination. Un autre défi majeur, c’est de trouver des partenaires et des ressources pour soutenir notre vision à long terme », reconnaît-il.
En attendant, l’agence prépare son prochain casting, prévu pour le mois de septembre. « En ce moment, toute mon attention est tournée vers la préparation de notre prochain casting (…) C’est une belle occasion de rejoindre une agence qui met l’humain et le professionnalisme au cœur de sa vision », annonce-t-il.
Deux grands événements sont également programmés : une activité en décembre 2025 et une nouvelle édition du Couture Affair Brunch en 2026, destinés à consolider la présence de GAModel Management dans le milieu du mannequinat haïtien.
Par Youbens Cupidon © Chokarella
