La cinquième édition du concours Jeni DriD, initiée par DriD Entreprise, s’est déroulée du 15 juin au 10 août 2025. L’événement a réuni deux catégories de participants : huit jeunes de 16 à 25 ans et huit enfants de 9 à 15 ans. Les candidats se sont affrontés autour de thématiques variées : grammaire, expressions idiomatiques, proverbes, culture générale, musique et auteurs créoles. Les lauréats de cette édition sont Bertand Dumornay, désigné « Jeni n », et Sarah Christina Noncirel, « Ti Jeni n ».
Dès son lancement, le concours a attiré seize participants issus d’horizons scolaires, universitaires et communautaires, tous animés par un intérêt marqué pour la langue créole. Pensée comme une plateforme de valorisation linguistique et culturelle, l’initiative a permis d’évaluer leurs connaissances dans un cadre compétitif. La finale, organisée le 10 août à Delmas 75 dans les locaux du journal Bon Nouvèl, a rassemblé un public attentif.
Selon les organisateurs, les lauréats se sont distingués par plusieurs qualités : « Ce qui a distingué les gagnants, c’est avant tout leur capacité à allier connaissance approfondie du créole, confiance en soi et passion pour la langue et la culture. Leur régularité, leur ponctualité et leur détermination ont aussi fait la différence », a indiqué l’équipe.
L’édition 2025 s’est structurée en plusieurs étapes : inscriptions en ligne, réunion préparatoire, formation sur l’histoire et les règles du créole, puis quatre dimanches consacrés aux qualifications. Les candidats ont répondu à un ensemble de questions thématiques, réparties en 18 catégories allant de la grammaire à la littérature, en passant par les proverbes et la musique. Chaque participant devait traiter quatre questions par type, ce qui a mis en évidence l’étendue et la solidité de leurs connaissances.
La finale a marqué le point culminant de la compétition. Elle s’est caractérisée par une mise en scène plus dynamique, une interaction renforcée avec le public et une implication notable du jury. L’événement a reflété l’objectif du concours : promouvoir une pratique vivante et inclusive de la langue créole.
Au-delà du concours, Jeni DriD se veut un outil de sensibilisation culturelle. Par l’oralité, la culture générale et la mise en valeur des savoirs locaux, il entend renforcer l’identité linguistique des jeunes. « Le concours Jeni DriD devient un véritable tremplin. Il donne confiance, valorise l’identité des participants et les pousse à devenir des ambassadeurs du créole dans leur communauté », a expliqué l’équipe organisatrice.
Des difficultés ont toutefois marqué cette édition, notamment le retrait tardif de certains sponsors. Mais l’organisation souligne avoir maintenu son engagement : « Nous avons rencontré de réelles difficultés, mais nous avons tenu bon grâce à la passion, la cohérence et la force de notre vision. Cette constance a payé, car nous avons pu offrir une finale de qualité et toucher encore plus de cœurs », a indiqué l’équipe.
Pour l’avenir, les organisateurs envisagent d’ajouter un volet formatif, avec des ateliers d’écriture en créole haïtien ouverts aux participants et au grand public. L’initiative Anba Tonèl Lakay, organisée chaque mois d’octobre à l’occasion de la Journée internationale de la langue créole, continuera également de constituer un espace d’échanges intergénérationnels.
À travers cette cinquième édition, le concours confirme son enracinement dans le paysage culturel haïtien. « Je crois que Jeni DriD a encore un long chemin à parcourir, et chaque édition me pousse à aller plus loin. À travers une meilleure structuration, des partenariats plus solides et l’intégration d’un volet de formation ouvert à tous, j’espère que l’avenir du concours brillera davantage et touchera encore plus de jeunes, à travers tout le pays et au-delà », a déclaré l’organisateur.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella
