Le rappeur et peintre haïtien Wood Baptiste, connu sous le pseudonyme Wood Terrib, a dévoilé son nouvel album intitulé « Chwal Nwa », le samedi 23 août. Cet opus, disponible sur toutes les plateformes d’écoute en ligne, se présente comme une ode à la résilience et vise à encourager les Haïtiens à défendre leur dignité.
« À travers « Chwal Nwa », je mets en évidence le niveau de résistance des Haïtiens qui, malgré toutes les difficultés endurées, gardent toujours l’énergie pour survivre », explique-t-il à Chokarella. Le nom de ce projet n’est pas non plus choisi au hasard : dans la mythologie haïtienne, le cheval occupe une place particulière. « Vous n’êtes pas sans savoir que le cheval (chwal) symbolise la résistance », souligne l’artiste.
Sur cet album de huit titres, présenté par Top Records, l’interprète de VAR aborde des thématiques illustrant le combat des Haïtiens d’ici et d’ailleurs, sur un fond de négritude. « Pour les chansons qui traitent la résilience comme thème, je peins l’image d’un peuple déterminé, prêt à persévérer malgré les obstacles ; à ce qui a trait au message d’espoir, j’insuffle une confiance en l’avenir, un besoin de croire en quelque chose de meilleur tout en célébrant une identité haïtienne forte, enracinée dans le courage et la solidarité », explique-t-il.
Wood Terrib précise que l’un des objectifs principaux de cet album est de mettre en avant « la culture haïtienne au plus haut niveau » et de renforcer la confiance de son public malgré les difficultés quotidiennes. « Quoi qu’il arrive, restez vous-même, soyez humble mais surtout fort face aux épreuves », souhaite-t-il.
Le marché musical haïtien laisse peu de place aux textes conscients. Wood Terrib choisit cependant de s’opposer à cette tendance dominante pour partager son regard sur la réalité. « Je fais ce choix parce que je veux rapper uniquement ce que je vis et ressens autour de moi », précise-t-il. Cette orientation découle également de son intérêt pour l’avenir du pays. « Ma vraie motivation n’est autre que la jeunesse de mon pays qui n’a plus d’espoir », estime-t-il.
L’artiste indique qu’il privilégie les textes profonds, capables d’inspirer les jeunes tant sur le fond que sur la forme. Ses récits, ancrés dans le quotidien haïtien, présentent une forte dimension poétique. « J’ai appris à faire ça dans les écoles classiques et celles de la vie. Par ailleurs, le hip-hop haïtien se régresse malheureusement et cela a cessé d’être un mouvement, de mon côté, je m’en sers pour faire passer mon message qui réconforte mes fans », précise-t-il.
Wood Terrib est né le 29 février à Simon Pelé, un quartier défavorisé de la zone métropolitaine. À ce jour, sa discographie compte plusieurs projets, dont Wozo, Angajman et Chanjman. Très tôt, il a découvert sa passion pour le rap avec une vision claire. « C’est parler haut et fort ce qu’on a peur de dire, telle la situation socio-politique que fait face le pays », dévoile-t-il.
Avant de devenir l’artiste qu’il est aujourd’hui, il était mélomane et influencé par certaines figures de la scène musicale. « À cause de leur champ lexical et aussi leur façon de faire », précise-t-il. Il demeure parmi les rares rappeurs de sa génération à utiliser son art pour orienter les jeunes.
Lors de la promotion de Chwal Nwa, Wood Terrib a annoncé une information surprenante pour ses fans. « Ce projet pourrait être mon dernier dans le milieu », a-t-il déclaré, suscitant de nombreux commentaires. Il clarifie cependant ses intentions : « Mes intentions n’étaient autre que d’essayer de capter l’attention du public. Il est à savoir si on arrive à capter l’attention de ceux qui nous suivent, l’effet est déjà positif. Et je peux en être rassuré car vous aussi paraissez choqués par cette nouvelle », affirme-t-il, signe de son importance dans le rap haïtien.
En conclusion, Wood Terrib adresse un message aux jeunes souhaitant se lancer dans la musique, un domaine semé d’obstacles. « Croyez en vous et en votre capacité de réussir ». L’artiste annonce également que d’autres projets sont à venir et invite son public à rester connecté pour obtenir davantage d’informations.
Par Youbens Cupidon © Chokarella
