Le Ritz Kinam II a accueilli, le 10 août dernier, la première édition de Cho Bizzz, une initiative lancée par Nwatitid Entertainment. Présenté comme un pont entre divertissement et mémoire, l’événement a réuni près de 350 participants autour d’un concept mettant en avant des icônes haïtiennes — musiciens, écrivains ou acteurs — sur un tapis rouge pensé comme un espace de transmission culturelle.
Le programme a proposé diverses activités : jeux traditionnels, défilé, expositions de livres et de peintures, ainsi qu’un live painting dirigé par James Saint Filus. La soirée s’est clôturée avec l’animation musicale de trois DJ.
La fondatrice de Nwatitid Entertainment, Bernadine Jean Paul, explique avoir trouvé l’inspiration dans son intérêt pour la culture populaire japonaise :
« Je suis une fan de manga et d’anime, j’ai l’habitude de voir les cosplays que les gens font et ça m’intéressait beaucoup. Et puis un jour, je me suis dit : pourquoi ne pas faire une activité similaire en Haïti, où les gens pourront vraiment représenter nos icônes, marcher sur leurs traces et surtout prendre le temps de les redécouvrir. Étant fan de quiz également, j’ai mélangé les deux, ce qui nous a donné Cho Bizzz. »
Revenant sur ses attentes, elle ajoute : «Revenant sur ses attentes, elle ajoute : “Je voulais que les gens comprennent vraiment l’idée, que ce n’est pas juste un jeu de rôle, mais le fait de porter ce que nous produisons. Et je peux dire que les gens qui étaient présents m’ont épatée. »
Entre défis et perspectives
La préparation de l’événement a été marquée par plusieurs obstacles, notamment financiers. Faute de soutien suffisant des sponsors, l’organisation a reposé en grande partie sur les ressources de la fondatrice. « Nous avons réalisé l’événement avec 70 % de nos moyens », précise-t-elle. Malgré ces contraintes, la participation de 349 personnes a confirmé un intérêt pour cette formule.
Selon Bernadine Jean Paul, l’expérience a dépassé la simple dimension festive. « Les participants ne se sont pas limités au costume, mais ont pris le temps de s’informer sur les personnalités qu’ils incarnaient. Même moi, j’ai découvert de nouvelles figures », note-t-elle, soulignant la portée pédagogique de l’initiative.
Elle retient également les réactions venues du milieu artistique :
« Les artistes qui répondaient en commentaire aux gens qui les avaient représentés, c’était un rêve qui se réalisait. » Sur un plan personnel, elle confie : « Je l’ai fait, j’ai osé et j’ai réalisé une activité qui sort de l’ordinaire. »
Vers une institutionnalisation de Cho Bizzz
La créatrice envisage déjà une suite : « Cho Bizzz sera un rendez-vous annuel, mais je compte peaufiner quelques aspects pour que tous les gens puissent s’y retrouver. »
À long terme, elle souhaite inscrire le projet dans le calendrier culturel haïtien : « Je veux que Cho Bizzz soit une référence, tant dans la mode que dans l’industrie musicale, que les artistes puissent prendre des tenues que les designers ont créées et s’en inspirer pour leurs shows. »
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella
