Sept Haïtiens figurent parmi les bénéficiaires du programme « CAP Innovation – Création, Accompagnement, Propulsion : l’OIF aux côtés de jeunes francophones ! », selon un éditorial publié le 12 août, à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse 2025, par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et signé par Fatima Aouidat, cheffe a.i. de l’Unité Jeunesse et société civile (UJSC). Ce dispositif a pour objectif de mettre en avant des solutions prometteuses à l’échelle francophone.
« […] J’ai le plaisir de vous annoncer les 100 jeunes porteurs de projets sélectionnés dans le cadre de ce programme structurant. Ce sont des jeunes engagés, audacieux et inventifs, dont les projets portent sur des domaines clés : l’éducation et les compétences pour demain, la transition écologique, la culture et le numérique, l’engagement et la transformation sociale », indique le document. « Ils ont été choisis parmi plus de 3 100 candidatures issues de 49 États et gouvernements membres de l’OIF, un chiffre qui témoigne du dynamisme et de la créativité de la jeunesse francophone. À toutes celles et ceux qui ont soumis leur projet, je tiens à adresser mes plus vifs remerciements et mes félicitations. Votre engagement nous inspire », poursuit Aouidat.
Parmi les sélectionnés figure l’éducateur Ar Guens Jean Mary, résident de Jacmel, qui s’est confié à Chokarella à la suite de cette annonce. Son intégration au programme, aux côtés de six autres jeunes Haïtiens, illustre la volonté de l’institution de valoriser des initiatives associant innovation et impact durable.
Opérateur culturel et licencié en sciences de l’éducation, Ar Guens Jean Mary a été retenu dans la catégorie « Culture et numérique » pour son projet « Pixels en Scène », destiné à former vingt artistes émergents et professionnels de Jacmel à l’utilisation des outils numériques dans leurs pratiques artistiques. Cette initiative vise à moderniser les performances et accroître la visibilité des œuvres locales en conjuguant culture et technologie.
Actuellement inscrit en Master 2 de littérature et humanités numériques à l’Université des Sciences, il a salué la pertinence du programme :
« Ce n’est pas seulement une opportunité pour porter un projet, mais un engagement. C’est une façon de mettre ma connaissance et ma passion pour la littérature et le numérique au service de ma communauté. Quand j’ai répondu à l’appel de l’Organisation de la Francophonie, ce n’est pas seulement une affaire personnelle, mais plutôt pour tous ceux et celles qui croient qu’il y a développement lorsqu’il y a créativité et partage », a-t-il déclaré.
Il considère « Pixels en Scène » comme une micro-solution susceptible de relier mémoire collective et outils modernes. Informé de sa sélection par son ami Maxon Michel, il dit attendre beaucoup de ce programme : « Avoir un bon coaching personnalisé et trouver quelques partenaires pour accoucher des formations pour des artistes émergents, pour qu’ils puissent utiliser le numérique à bon escient pour perfectionner leurs travaux », a-t-il expliqué, espérant que l’expérience l’aidera aussi dans la préparation de son mémoire de Master 2.
Outre Ar Guens Jean Mary, six autres Haïtiens figurent parmi les cent bénéficiaires : Chela Joseph et Rodney Toussaint dans la catégorie « Former, inclure et autonomiser », Jhamily Hill Pompilus dans « Innover pour l’environnement et la culture », ainsi que Marie Fednard Celiscar et Wyddiane Prophète dans « Engagement et transformation sociale ». Dans la même catégorie qu’Ar Guens, « Culture et numérique », on retrouve également Kathie Nephta Désir Jarbath.
Le programme « CAP Innovation », lancé en avril dernier, s’adresse aux jeunes de 18 à 35 ans et cible plusieurs thématiques : « Éducation et compétences pour demain », « Transition écologique », « Culture et numérique » et « Engagement et transformation sociale ». Les bénéficiaires profiteront de formations sur l’entrepreneuriat, de webinaires avec des experts, d’un accompagnement collectif et individualisé ainsi que d’un appui stratégique pour renforcer la viabilité et l’impact de leurs projets.
« D’ici la fin de l’année, un jury d’experts retiendra les 20 projets les plus prometteurs pour un accompagnement renforcé incluant mentorat personnalisé, accès à des investisseurs et mise en réseau. Parmi ceux-ci, 8 jeunes recevront un appui financier, à hauteur de 10 000 € pour les 4 lauréats et 5 000 € pour les 4 dauphins », a précisé Fatima Aouidat.
Elle a également invité le public à visionner un entretien vidéo où elle revient sur les ambitions du programme et sur la mobilisation de l’OIF en faveur de la jeunesse. Enfin, elle a assuré que « l’OIF poursuivra avec détermination, en 2025 et au-delà, son action en faveur de la jeunesse, avec l’objectif de transformer l’incertitude en capacité d’agir et l’élan en impact ».
Par Frantz Junior Petit-Frère © Chokarella
