Rebecca Zama lance “Game Over” et se confie sur ses projets avec Chokarella

La chanteuse haïtiano-américaine Rebecca Zama, connue sous le nom de scène ZAMA, revient avec son nouveau vidéoclip intitulé Game Over, sorti ce jeudi 14 août. Ce morceau, disponible sur toutes les plateformes de streaming, se présente comme une réflexion sur les relations amoureuses à sens unique et comme un message de soutien pour ceux qui vivent des expériences difficiles.

“C’est un message de libération et d’affirmation de soi ; cette chanson raconte l’histoire d’une prise de conscience lorsqu’on réalise enfin les jeux de manipulation auxquels vous avez été soumis, et, qui vous maintiennent dans un cercle vicieux”, explique l’auteure de Lanmou se Lanmou à Chokarella. “C’est le moment où l’on décide de se mettre en priorité et de mettre fin à ces ‘jeux’ en choisissant enfin soi-même et son bonheur.”

Écrite par le rappeur Trouble Boy, la chanson vise à transmettre force et amour de soi à tous ceux qui traversent une situation qui ne leur convient plus. “Mais aussi au-delà de ça, j’espère inspirer mes auditeurs, et particulièrement les femmes, à se mettre en priorité et à privilégier leur bonheur”, précise-t-elle. La production exécutive a été assurée par Trouble Boy en collaboration avec le producteur haïtien PM Music.

“Trouble Boy a créé le morceau partie par partie, en direct, captant parfaitement mon énergie tout en me poussant à me dépasser. Je suis vraiment reconnaissante pour son talent et sa capacité à me faire sortir de ma zone de confort”, ajoute Zama.

Selon l’artiste, ce projet, qu’elle a mis quatre mois à finaliser, est le premier d’une série qui marque un nouveau chapitre dans sa carrière artistique. Elle explique qu’elle reste fidèle à elle-même dans cette musique tout en apportant intensité et assurance renouvelées. “Autant musicalement qu’énergétiquement, c’est plus abouti et ça s’inscrit dans la mouvance actuelle du konpa, en y intégrant mes influences pop et R&B”, souligne-t-elle.

Zama confie également que ce titre symbolise son retour avec une nouvelle force et une volonté de consolider sa place dans l’industrie musicale. Elle revient sur le soutien d’un artiste qu’elle considère comme son frère : “L’année dernière, j’ai senti qu’il était temps d’entamer une nouvelle ère de ZAMA, et Trouble Boy m’a accompagnée dans cette démarche. Il comprend ma passion, mes inspirations et la direction artistique que je souhaite prendre”, explique-t-elle.

Active depuis 2016 sur la scène musicale haïtienne, Rebecca Zama est une artiste pluridisciplinaire qui maîtrise le chant, le piano, le théâtre, entre autres. Née à New York dans une famille originaire de L’Azile, dans le département des Nippes, elle commence sa carrière artistique dès l’âge de trois ans en chantant, et à cinq ans elle débute la danse, le piano et le théâtre.

“Dès le départ, j’ai saisi chaque occasion de me produire et de partager ma musique. Pendant toute ma scolarité, j’ai constamment jonglé entre musique et études. Il m’arrivait souvent de rentrer tard d’un concert pour me lever tôt le lendemain matin pour les cours, et mes week-ends étaient dédiés aux spectacles et à d’autres façons de faire découvrir mon art”, raconte Zama.

Basée à Boston, elle explique que son style musical est une fusion des cultures qui l’ont façonnée. Elle peut aujourd’hui chanter en quatre langues : anglais, français, créole haïtien et espagnol, ce qui lui a permis de se produire sur plusieurs scènes à l’international. “Mon style mélange le R&B, la pop, le konpa, les sonorités afro-caribéennes et la musique électronique, car cette approche représente fidèlement qui je suis en tant qu’artiste haïtiano-américaine ayant grandi en écoutant des musiques du monde entier. Cette dualité culturelle a façonné ma vision artistique et ma façon d’aborder la création musicale en toute liberté”, précise-t-elle.

En parallèle avec sa carrière artistique, Zama a développé un intérêt particulier pour le football. Après ses études à l’International School of Boston, elle intègre Suffolk University où elle obtient une licence en relations internationales avec une spécialisation en commerce international, tout en continuant à jouer au football. Elle poursuit ensuite ses études à New England Law Boston pour devenir doctorante en droit.

“Je suis maintenant avocate au Massachusetts. Je suis très passionnée par les arts et les sciences humaines, mais j’ai toujours eu un intérêt pour le droit et les relations internationales. Ma mère étant avocate, elle m’a beaucoup inspirée dans cette voie”, raconte Zama.

L’artiste évolue également sous d’autres casquettes : modèle, actrice primée, philanthrope et auteure. En 2010, elle publie son recueil de poésie Optimum Me. “J’ai écrit ce livre après le tremblement de terre, inspiré par la beauté d’Haïti, et j’ai fait don des bénéfices aux efforts de secours pour les victimes du séisme”, révèle-t-elle. Aujourd’hui, elle est directrice exécutive de Haiti Global Youth Partnership, une organisation à but non lucratif qui soutient des initiatives locales à L’Azile.

Pour plusieurs observateurs, Zama est une actrice accomplie, et ses travaux représentent son héritage, sa vision et sa polyvalence. En avril 2025, elle a reçu l’insigne de Chevalière de l’Ordre des Arts et des Lettres du gouvernement français pour ses contributions aux arts.

“La musique me permet d’exprimer toutes les facettes de mon identité et de tisser des liens entre les cultures qui m’ont formée. Je dis toujours que je ne sais pas qui je serais sans la musique. Mon plus grand rêve a toujours été d’être une artiste et de partager ma musique avec le monde”, insiste-t-elle.

Influencée par des artistes de cultures différentes, tels que Lauryn Hill, Alicia Keys, Stromae, Emeline Michel ou Carole Demesmin, Zama se considère comme une éternelle étudiante de la musique. “Leurs textes authentiques, leurs musiques intemporelles et leur présence scénique exceptionnelle. Chacun d’eux a apporté quelque chose d’unique : l’intelligence lyrique de Lauryn Hill, la virtuosité d’Alicia Keys, l’originalité de Stromae, la passion de Celia Cruz, ou encore la profondeur d’Amy Winehouse”, estime-t-elle.

Elle avoue être fascinée par leur capacité à transcender les genres et les époques tout en restant fidèle à leur identité artistique. “C’est cette authenticité et cette diversité qui nourrissent ma propre créativité. Ces influences jouent un rôle prépondérant dans mes créations artistiques. Parmi mes œuvres les plus marquantes, on peut citer Cant Let You, Lanmou se Lanmou et M ap Priye Pou, certaines en collaboration avec Trouble Boy.”

L’artiste se souvient également de sa première visite au Cap-Haïtien, où elle a été émue d’entendre les habitants chanter chaque mot de ses chansons. Elle évoque aussi sa collaboration en 2023 avec Tafa Mi-Soleil sur le projet Phoenix : “C’est ma première collaboration officielle avec une artiste féminine – une expérience magnifique”, confie-t-elle.

En somme, son dernier morceau Game Over revêt une importance particulière dans sa carrière, car il marque une nouvelle étape dans son parcours artistique. “J’ai vraiment eu la chance d’avoir d’excellents collaborateurs et un super soutien sur ce projet, ce qui a facilité les choses”, admet Zama.

Après la sortie de ce projet, elle prévoit de poursuivre sur la même voie. “J’ai quelques nouveaux singles prévus après cette sortie. Mon objectif principal est de sortir mon tout premier projet musical complet, un EP, l’année prochaine”, précise-t-elle, ajoutant qu’elle reste ouverte aux opportunités “qui peuvent enrichir son parcours artistique, que ce soit avec d’autres artistes ou des producteurs”.

Par Youbens Cupidon © Chokarella

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