Carel in the Morning : Ndivadoc, une chanteuse nigériano-américaine sur le rythme du Konpa

Chanteuse, entrepreneure et néphrologue, la Nigériano-Américaine Ndivadoc cultive un lien particulier avec la culture haïtienne. Entre la médecine et la musique africaine, elle a progressivement découvert le compas, un genre auquel elle s’est attachée. Invitée dans l’émission Carel in the Morning, le mercredi 13 août, elle est revenue sur son parcours, de l’hôpital à la scène.

« J’écoute du compas depuis avant même que je comprenne ce qu’il était vraiment. Ma mère est une mélomane, elle écoute différents genres musicaux », explique-t-elle. La chanteuse précise qu’elle a commencé à s’y intéresser davantage lorsque sa mère a déménagé pour rester quelque temps chez sa sœur. « Elle a quitté sa collection derrière elle et je l’écoutais », raconte-t-elle.

Bien qu’habituée à ce genre musical, Ndivadoc reconnaît qu’elle ne connaissait pas en détail ce qui caractérise intrinsèquement le compas. Sa discographie personnelle contenait déjà de nombreuses chansons haïtiennes, au point que son mari, d’origine haïtienne, a été surpris de le découvrir après leur mariage. « Il m’a demandé où est-ce que je trouvais toutes ces chansons compas, et je lui ai dit que je ne sais pas », poursuit-elle. Selon elle, sa playlist comporte des morceaux de toutes les époques, et elle remarque que les musiciens haïtiens restent fidèles à leur identité. « Le compas conserve toujours son identité sonore, notamment la structure des instrumentales, et les musiciens peuvent livrer des performances envoûtantes, observe-t-elle, j’aime ça car il rend mon esprit heureux ».

Issue d’une famille royale nigériane, Ndivadoc fusionne plusieurs styles musicaux — Afrobeats, compas, reggae, R&B et hip-hop — afin de trouver sa place dans ce qu’elle qualifie de milieu rigide. « Mes parents viennent du Nigeria, en particulier de la ville du Delta, Asaba, et je suis née à New York. Mais j’ai vécu au Nigeria et en Europe pendant quelques années. Puis j’ai vécu dans plusieurs villes aux États-Unis, notamment Los Angeles et New York », précise-t-elle.

Elle raconte également avoir vécu dans plusieurs pays en raison de la profession de son père, propriétaire de biens fonciers sur différents territoires et souvent amené à voyager pour son travail. « Parfois mon père me demande est-ce que nous allons en vacances, puis nous partons pour deux ans dans un autre pays, détaille-t-elle. Nous avons peur des vacances. »

Avant de se consacrer à la musique, Ndivadoc a étudié la médecine. Elle insiste sur l’importance du diplôme dans les familles nigérianes. « L’éducation est suprême dans notre culture. Honnêtement, je n’ai jamais eu de temps pour me divertir, tout le temps j’étais toujours en train d’étudier. Parfois je me trouvais dans des endroits avec mon livre en main, mon frère me demande de le déposer », raconte-t-elle.

Quelques années après avoir obtenu sa licence, son mari s’est lancé dans la production musicale et a construit son propre studio. Ndivadoc, qui le soutenait dans ses projets, participait souvent aux chœurs pour ses clients. Un jour, il lui a suggéré d’enregistrer ses propres chansons. « J’ai approuvé sa proposition et je me suis lancée dans le domaine », confie-t-elle.

Son premier titre entièrement compas, C’est la vie, a été accompagné d’un vidéoclip tourné sur la partie orientale de l’île d’Haïti. Grâce à son mari, elle a tissé des liens avec plusieurs figures de la scène musicale haïtienne, dont King Kino. « Il est l’ami de mon mari et il est devenu l’ami de ma famille. Nous l’aimons. Nous avons également Dj Toto Borgella qui est mon manager, il y a beaucoup d’autres légendes dans l’industrie », précise-t-elle.

Souhaitant consolider son réseau dans le milieu musical haïtien, Ndivadoc a récemment participé à une vidéo du groupe Zafem. Elle indique aussi avoir assuré des premières parties pour le groupe Klass, notamment à Sainte-Lucie, ainsi que pour Djapot et l’artiste J-Beats. « Je reste ouverte à toutes les collaborations », affirme-t-elle. Elle espère, à l’avenir, travailler avec des artistes comme Kenny Haiti, Rutshelle Guillaume, Bedjine, K-Dilak, entre autres.

Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Ndivadoc sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous :

Par Youbens Cupidon © Chokarella

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