La 10e édition du « Haiti International Film Festival (HIFF) » se tiendra le samedi 16 août au Barnsdall Gallery Theatre, à Hollywood. L’événement mettra à l’honneur des professionnels haïtiens de la création ayant marqué la communauté haïtienne par leur parcours.
L’actrice haïtiano-américaine Meta Golding (Ransom Canyon, Rabbit Hole, Hunger Games) sera présente en tant que remettante de prix, tandis que l’acteur Jimmy Jean-Louis (Toussaint Louverture, Heroes) prononcera le discours principal. Les lauréats de cette année sont : Guetty Felin (Prix de la diaspora haïtienne) pour son travail de cinéaste et de mentor à l’Institut du Cinéma ; Jay Lamothe (Prix de la communauté haïtienne), responsable de CaliHaitians et collaborateur du Haitian Bridge Alliance et du HIFF ; ainsi que Julie Jules (Prix de la beauté haïtienne), maquilleuse à deux reprises lauréate d’un Emmy et créatrice de contenus sur les réseaux sociaux.
Le festival, placé sous le thème « Liberty: The Art of Liberation in Haitian Cinema », sera animé par l’acteur Béchir Sylvain (Jurassic World: Rebirth). Jimmy Jean-Louis y présentera également son autobiographie Héros : L’enfant d’Haïti, des bidonvilles de Port-au-Prince aux étoiles d’Hollywood.
Créé en 2015, le HIFF a pour objectif de mettre en lumière les voix haïtiennes et celles de la diaspora africaine dans le cinéma, tout en abordant les stéréotypes et en valorisant l’identité culturelle à travers le récit filmique. Les œuvres sélectionnées cette année explorent des thématiques telles que l’identité, le déplacement, l’histoire, les relations, la survie et l’imaginaire.
Alors qu’Haïti fait face à la violence des gangs, à l’instabilité politique et au manque d’attention internationale, le festival propose une programmation axée sur la résistance par la narration. Fondé par le documentariste et professeur de cinéma Jacquil Constant, l’événement ouvrira ses portes à 11h.
« Le pouvoir du récit haïtien ne peut être sous-estimé », souligne Jacquil Constant. « Dans un contexte marqué par la violence, la crise politique et l’indifférence internationale, raconter nos histoires dépasse la dimension culturelle. C’est une nécessité. »
Parmi les projections phares, on retrouve Mountains de Monica Sorelle, qui raconte l’histoire d’un ouvrier chargé de démolir son quartier de Miami en pleine gentrification ; et Kidnapping Inc. de Bruno Mourral, une satire politique mêlée à la comédie d’action. Sont également programmés Broken Hope de Hess Wesley, Evil, I de Vanessa Beletic, Keur Simbara de Sea Mahsati et SIMONE de Philippe Roc. D’autres réalisateurs comme Gabriyèl Barlatier, Al’Ikens Plancher, Robenson Lauvince et Fernandel Almonor proposeront des œuvres portant sur la migration, la mémoire et la survie.
En parallèle, la Boone Family Gallery du Pasadena City College accueille jusqu’au 14 août l’exposition Haitian Revolution: Art of the Haitian Global South, également organisée par Jacquil Constant. On y retrouve des portraits des figures de l’indépendance haïtienne — Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe et Alexandre Pétion, ainsi que des œuvres contemporaines signées Saurel Louis et Ayanna Legros.
Les créations d’Ayanna Legros utilisent des matériaux recyclés pour évoquer la vie rurale en Haïti, tandis que celles de Saurel Louis s’inspirent du réalisme magique pour représenter des scènes domestiques et urbaines. L’exposition et le festival proposent ainsi un regard croisé entre les luttes passées pour l’indépendance et les formes actuelles d’expression artistique.
Pour ses organisateurs, cette édition anniversaire se veut à la fois un rendez-vous consacré au cinéma haïtien et un moment de réflexion sur l’image internationale du pays.
Par Ravensley Boisrond, éditeur en chef de Chokarella