Un festival sur les traces des photographes haïtiens du XIXe siècle annoncé à Montréal

L’association Tokay annonce la première édition de son Festival de la Photographie et d’Art Contemporain de Montréal, prévue du 29 au 31 août. Placé sous le thème « Écho du Passé », l’événement entend mettre en lumière la diversité des regards artistiques autour de la mémoire, de l’histoire et de la création contemporaine.

Dans un dossier de presse transmis à notre rédaction, les organisateurs expliquent que cette initiative est portée par une équipe issue de l’immigration et de la diversité. Elle vise à créer une plateforme inclusive ouverte à tous les artistes, leur permettant de présenter leurs œuvres au public montréalais.

Selon eux, bien que Montréal soit perçue comme une ville de dialogue interculturel et de créativité, la photographie y reste « encore peu célébrée dans toute sa richesse ». « Créer un festival consacré à la photographie dans cette ville, c’est revendiquer la place de l’image fixe comme langage universel, capable de raconter les nuances d’un monde pluriel, de documenter le réel autant que de nourrir l’imaginaire », peut-on lire dans le communiqué.

L’équipe a choisi de mettre en avant plusieurs photographes haïtiens du XIXe siècle, aujourd’hui méconnus. Parmi eux figurent Louis Doret, Édouard Peloux, Gérard Martineau, Thérèse Monthas, Eugène Mevs, Édouard G. Mevs, Benoît Couba, Paul Couba, ainsi que plusieurs photographes anonymes.

« Chacun, avec un style visuel distinct et profond, invite à (re)découvrir, sous tous les angles, la beauté et les soubresauts de ce pays, étalés sur plus de 100 ans et autant d’images fixes, parfois monochromes, parfois en couleur, très contrastées et vibrantes, pour une immersion édifiante dans notre présent », précise le document.

En plus de revisiter l’histoire d’Haïti, du Congo et de la Côte d’Ivoire, le festival entend rappeler l’importance des archives dans la création artistique et dans la construction de la mémoire collective. Pour ce faire, les organisateurs annoncent une programmation articulée autour d’expositions, de projections de films et de séances de discussion.

Trois causeries à distance sont annoncées en amont du festival, les 19, 22 et 25 août. Elles seront modérées par la présidente de l’association, Phalonne Pierre-Louis. Frantz Voltaire interviendra sur l’histoire de la photographie haïtienne ; Pierre Michel Jean et Réginald Jr Louissaint débattront de l’influence des archives sur la création contemporaine ; enfin, une carte blanche sera proposée à Rafaëlle Castera. Toutes ces discussions se dérouleront à 20 heures.

Deux projections de films africains sont également prévues durant les premiers jours du festival : Bal Poussière de Henri Duparc (1989) et La vie est belle de Mweze Ngangura et Benoît Lamy (1987).

À travers cette programmation d’images fixes et en mouvement, l’événement souhaite interroger ce qui relie les communautés afrodescendantes, et permettre une lecture contemporaine des dynamiques sociales héritées du passé.

Par Youbens Cupidon © Chokarella

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