La chanteuse franco-haïtienne Fabiola Shyne a dévoilé son nouveau single “Merité” le 24 juillet dernier, accompagné d’un vidéoclip réalisé par Armel Première Prise. Ce morceau, une mélodie Konpa soigneusement arrangée, s’inscrit comme une nouvelle étape dans le parcours de l’artiste. Avec cette sortie, elle entend à la fois interpeller, faire réfléchir, et amorcer un double projet : un EP solo en préparation, ainsi qu’un album en duo avec le chanteur Daan Junior.
Dans un entretien accordé à Chokarella, Fabiola Shyne revient sur l’inspiration derrière ce titre. Elle y aborde la question de l’attention dans les relations amoureuses, thème central de “Merité” : « Je voulais susciter la curiosité de mes fans. » Derrière cette volonté se dessine un propos plus large sur les déséquilibres affectifs dans les couples. « La vraie vie, ce que l’on vit au quotidien m’a inspirée. Les problèmes que rencontrent les couples, l’incompréhension, le manque d’écoute, tout ça nourrit la chanson », confie-t-elle.
Le texte qu’elle interprète met en scène une femme qui s’adresse à son partenaire. Elle y exprime un malaise, un besoin d’amour, d’attention, et de respect pour les choses simples, souvent négligées dans les relations. « Elle lui fait comprendre que s’il ne se comporte pas mieux envers elle, il risque de la perdre », explique Fabiola Shyne. Pour elle, “Merité” envoie un message direct : « Il est important de prendre soin de sa femme ou de son homme. De lui donner la valeur qu’il ou elle mérite, avant qu’il ne soit trop tard. »
Le morceau s’inscrit dans l’univers konpa, auquel Fabiola Shyne reste attachée. « Mon style musical, c’est le konpa. Je chante sur des textes d’amour en général. » Pour ce projet, elle s’est entourée de collaborateurs avec lesquels elle construit progressivement une identité musicale précise. Le processus de création de “Merité” a commencé avec Terra Amos Vereus, beatmaker, qui a co-écrit la mélodie et les paroles. « C’est avec lui que j’ai travaillé le texte, la structure. Ensuite, Nono Dwet Difé est venu faire un bel arrangement sur le son. Il a ajouté ce solo konpa qui donne tout son charme au morceau. » Les prises de voix ont eu lieu dans le studio de Daan Junior, avec qui elle partage également la production.
Ce duo artistique, formé avec Daan Junior, semble s’ancrer dans la durée. Fabiola Shyne précise toutefois que “Merité” est un titre lancé en solo, pensé comme un morceau indépendant. Mais elle affirme clairement la suite : « J’ai le projet de sortir un EP solo. Et je prépare également un album duo avec Daan Junior. » Elle n’annonce pas encore de dates précises, mais ces projets sont bien engagés.
Le morceau s’ouvre sur une déclaration directe : « Banm yon ti tan pou m eksplikew, Pou m avwe w kèk verite ». Une femme s’adresse à son compagnon, pose ses mots, exprime ses frustrations. Et prévient : « Jou m ta deside poum pa pale sak fè mwen mal, Konnen w blese. » Le refrain revient comme une alerte : « Fòk ou konnen tout sa w mal jere, yon lè w ap pèdi kanmèm… ». Le message est clair : dans une relation, il ne faut pas attendre que l’autre s’éloigne pour accorder de l’attention à ses besoins.
Le vidéoclip, fidèle à l’intention de la chanson, met l’accent sur l’interprétation. « Je voulais que les paroles soient au centre. Que le public écoute, comprenne, ressente. » indique Fabiola Shyne. Cette volonté de recentrer l’attention sur le contenu des paroles s’inscrit dans la même démarche que les projets à venir. Si elle n’en a pas encore révélé les titres, l’EP solo et l’album en duo avec Daan Junior sont déjà en préparation. « J’ai le projet de sortir un EP solo et je prépare également un album duo avec Daan Junior », répète-t-elle.
Née en France, Fabiola Shyne est d’origine haïtienne. Elle évolue musicalement en France mais conserve une connexion forte avec ses racines. C’est en 2013 qu’elle a lancé sa carrière avec un premier album intitulé Mwen love. Plus d’une décennie plus tard, elle continue d’explorer les thématiques liées à l’amour, avec une approche différente. « La musique, c’est bien plus qu’une passion, c’est ma thérapie », conclut-elle.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella
