La chanteuse haïtiano-canadienne Jessie Simmons, originaire d’Ottawa et issue d’une famille haïtienne, s’est produite le dimanche 13 juillet 2025 sur la scène LeBreton dans le cadre du “Ottawa Bluesfest”, accompagnée de son groupe live, le Tchillout Band. Le festival, l’un des plus importants du Canada, l’a intégrée à sa programmation officielle en tant qu’artiste sélectionnée.
« J’ai été sélectionnée pour performer avec mon groupe live, le Tchillout Band. C’était une reconnaissance incroyable de mon travail artistique et de la portée croissante de la musique afro-caribéenne au Canada », explique-t-elle.
Durant sa prestation, Jessie Simmons a interprété une sélection de titres tirés de son répertoire, alliant anciens morceaux et productions plus récentes. « J’ai interprété plusieurs de mes morceaux originaux : Fly Away, Always on My Mind, Avec le temps, mon dernier single, et des titres issus de mon album primé AMONI, notamment Plus jamais seul, For You, Menteur et Loyalty », énumère-t-elle.
Cette performance lui a permis d’ouvrir la soirée sur la scène LeBreton, juste avant l’entrée de l’artiste américaine Big Freedia. « J’ai eu l’honneur d’ouvrir la soirée sur la scène LeBreton. Après ma performance, la légendaire icône du bounce de la Nouvelle-Orléans, Big Freedia, a pris la scène », souligne-t-elle.
La chanteuse évoque un moment fort, marqué par la réceptivité du public. « L’ambiance était électrique. Le public dansait, vibrait avec nous, et mes danseurs ont enflammé la scène en apportant une énergie explosive. Le groupe était au top, et ensemble, nous avons marqué l’histoire en faisant résonner la musique haïtienne sur une scène qui a accueilli des légendes comme 50 Cent, Sean Paul et TLC », affirme-t-elle.
Un autre épisode de la journée l’a particulièrement marquée. « Un moment inoubliable : lorsque tous les membres du groupe et les danseurs ont brandi fièrement leurs drapeaux haïtiens. C’était puissant, symbolique et profondément émouvant », confie-t-elle.
Pour Jessie Simmons, cette date s’inscrit comme une étape importante. « Une immense fierté. Je sais que j’ai rendu ma communauté fière. Mon objectif a toujours été de partager la beauté et la richesse de la musique haïtienne partout où je vais », affirme-t-elle.
Elle insiste également sur la portée collective de ce type d’événement : « Ce type de plateforme est essentiel. On ne peut pas garder notre musique entre nous. La musique haïtienne mérite d’être entendue, vue et célébrée partout dans le monde. Ce jour-là, il y avait de nombreuses personnes d’autres cultures devant la scène, et elles ont adoré. Preuve que la musique haïtienne est universelle », insiste-t-elle.
En 2025, Jessie Simmons célèbre dix ans de carrière. Depuis la sortie de son premier single “Fly Away” en 2014 jusqu’à son album “AMONI“, récompensé aux Kilimanjaro Music Awards, l’artiste trace un chemin indépendant, en dehors des circuits traditionnels. « Participer à un événement de cette envergure, avec des retombées médiatiques aussi importantes, représente un tremplin considérable pour ma carrière. Dix ans de carrière, j’ai travaillé dur pour me rendre ici. Cela ouvre de nouvelles portes et augmente considérablement la visibilité de notre culture à l’échelle internationale », explique-t-elle.
Née au Canada de parents haïtiens, Jessie Simmons a grandi dans un univers trilingue – créole, français et anglais. Une richesse linguistique qui influence directement son identité musicale. Elle évolue entre afrobeats, konpa, zouk et R&B, chantés dans les trois langues, avec l’intention affirmée de porter la voix haïtienne sur des scènes élargies.
À la suite de sa performance au Ottawa Bluesfest, Jessie Simmons poursuit ses projets musicaux et communautaires. Elle reste fidèle à ses principes, comme elle le résume elle-même : « Le talent peut vous ouvrir des portes, mais c’est le travail et la constance qui vous y maintiennent. »
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella