La chanteuse franco-antillaise Lycinaïs Jean, de son vrai nom Lydie Ciredem, revient avec un nouveau titre en collaboration avec l’artiste Marcoflight. Intitulé “Rien à cacher“, ce morceau konpa est sorti le 11 juillet 2025, jour de l’anniversaire de la chanteuse, et s’accompagne d’un vidéoclip. Ensemble, les deux artistes y explorent les conflits affectifs et les contradictions émotionnelles qui traversent certaines relations de couple.
Dans l’annonce de la sortie, Lycinaïs Jean écrit : « Je décide de vous livrer encore une petite partie de moi, c’est pas un cadeau, c’est un dû. J’pense que vous m’avez assez attendue. » Le morceau met en scène un couple fragilisé par les doutes, la jalousie, et une exigence de transparence qui finit par peser sur la relation.
Dès les premières lignes, la chanteuse évoque une lassitude face aux suspicions récurrentes : « Encore un soir où j’vais rentrer avant que l’on… J’ai pas la force Me justifier, j’en ai assez. » Ces mots posent le cadre d’une relation marquée par le contrôle et une difficulté à préserver un espace personnel.
Le refrain, répété à plusieurs reprises, met en lumière cette tension entre l’aspiration à l’intimité et l’attente d’une honnêteté totale : « Même si j’ai rien à cacher Mais ça pourrait tout gâcher. » Le texte ne cherche pas à justifier l’infidélité, mais souligne la fragilité des liens face aux projections et aux blessures passées : « Les traumas, le passé, tout te joue des tours. »
Dans un passage à la tonalité plus ironique, Lycinaïs Jean décrit une partenaire soupçonneuse : « Elle fait des vocaux, c’est des mixtapes », avant de dénoncer la possessivité : « Tu veux me posséder, c’est pas ça l’amour baby J’suis là pour briller. » À travers ces paroles, le titre évoque les tensions autour de la liberté individuelle, les dynamiques de pouvoir au sein du couple, ainsi que la place occupée par une carrière artistique dans la relation.
Révélée en 2011 par des reprises acoustiques sur les réseaux sociaux, Lycinaïs Jean se fait connaître en 2014 avec Aimer, son premier single. En 2015, elle attire l’attention avec Mwen enmé’w, un clip zouk dans lequel elle assume une relation homosexuelle, une démarche encore peu fréquente à l’époque dans ce genre musical.
Depuis, elle alterne projets solo et collaborations. Elle publie notamment deux albums (Lycinaïs Jean en 2017, Mèche Reb’l en 2020) et enchaîne des titres comme Goo Goo Eyes (2023), Le Vide, Pleine Lune, ou encore Danje (2024), un morceau teinté d’influences haïtiennes, remixé en duo avec la chanteuse Rutshelle Guillaume.
Lycinaïs Jean s’est également exprimée à plusieurs reprises sur la manière dont le zouk est perçu dans les Antilles françaises. « J’aurais adoré que les Martiniquais et les Guadeloupéens soient fiers du zouk de la même manière que les Haïtiens sont fans et fiers du konpa », déclare-t-elle. Et d’ajouter : « Les seules personnes que j’entends dire que le zouk est mort sont les gens des Antilles françaises. C’est blessant, alors qu’on a l’impression qu’il est plus vivant que jamais dans d’autres pays. »
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella