Des artistes haïtiens au programme du Festival international Nuits d’Afrique de Montréal

Cette année, Haïti est représentée par trois artistes et un groupe compas à la 39e édition du Festival international Nuits d’Afrique de Montréal. Jean Jean Roosevelt, BIC, Wesli et le groupe montréalais Baz Konpa participent à cet événement qui se déroule du 8 au 20 juillet.

Depuis près de quatre décennies, le festival accompagne les artistes émergents d’Afrique ainsi que des musiciens issus des scènes antillaise, latino-américaine et québécoise. Pour cette édition, la culture haïtienne occupe une place notable dans la programmation.

Jean Jean Roosevelt a déjà livré sa prestation le jeudi 10 juillet dernier au Théâtre Fairmount. Après son passage sur scène, l’artiste a tenu à partager ses intentions artistiques. « Nap jwe nan yon lòt dimansyon ! Nap pote mizik peyi a nan jan pa nou ! nap fè travay pa nou », a-t-il indiqué sur ses réseaux sociaux.

Le 17 juillet, Wesli prendra le relais sur la scène TD, au Parterre du Quartier des spectacles, pour un concert à but non lucratif. Le groupe Baz Konpa se produira sur la même scène le 19 juillet. La clôture du festival reviendra à BIC, qui montera à son tour sur cette scène le 20 juillet.

Depuis sa création en 1987, le Festival international Nuits d’Afrique s’est imposé comme un espace majeur de promotion de la musique africaine à l’échelle mondiale. Chaque année, plusieurs centaines d’artistes venus d’Afrique et des diasporas prennent part à ce rendez-vous culturel, qui s’étend sur treize jours.

Pour cette édition, quelque 700 artistes issus d’une trentaine de pays sont annoncés. Le programme prévoit des concerts en salle, répartis en huit séries dans six lieux de spectacles à Montréal, et six jours de concerts et d’activités gratuites en plein air au Parterre du Quartier des spectacles et sur l’Esplanade Tranquille.

En complément des concerts, les festivaliers pourront participer à diverses activités culturelles, notamment des ateliers à ciel ouvert destinés à toutes les générations, ainsi qu’au Marché Tombouctou et à la Promenade des saveurs, avec des étals colorés valorisant les produits et traditions des différents pays représentés.

Portraits des artistes et du groupe haïtiens programmés, selon le festival

Jean Jean Roosevelt
Jean Jean Roosevelt a ce petit quelque chose de doux et de chaleureux qui fait de lui un chanteur folk-pop très suivi. Compositeur, guitariste et percussionniste, il a remporté la médaille d’or au concours de chanson des Jeux de la Francophonie en 2013. Actuel ambassadeur de l’Unicef, il signe des textes en français et en créole, à la fois léchés, sincères et engagés, prônant la paix, la tolérance, la justice sociale et l’unité. Ses chansons, à la fois sensibles et inclusives, s’appuient sur les rythmes traditionnels vodou haïtiens — Nago, Yanvalou, Kongo, Ibo, Rabòday ou Djouba — qu’il associe à des mélodies aux influences R&B, reggae et afrobeat. Son huitième album studio, Libres ensemble, réalisé par Sonny Black et paru début 2024 sous le label Disques Nuits d’Afrique, poursuit cette exploration.

Wesli
« Un pied en Haïti, un pied au Canada, un bras dans le passé et un autre dans le futur : Wesli prouve un peu plus qu’il aime embrasser l’immensité de la musique », écrivait Le Devoir en 2022. Figure de la scène haïtienne, ce chanteur et multi-instrumentiste, reconnu pour sa maîtrise de la guitare et son talent d’arrangeur, navigue entre les genres avec l’objectif de préserver et valoriser les traditions musicales rasin et twoubadou. Lauréat de plusieurs distinctions, dont un Juno, un Félix et le Prix Coup de cœur de l’Académie Charles-Cros en France, Wesli propose un travail où le folklore haïtien s’offre sous des formes nouvelles. Il mêle rythmes banda, rara, petro et nago dans des registres acoustiques et électriques, au croisement du reggae, du funk et de l’électro.

Baz Konpa
Porté par Jean Wesly et Duckens Fils, le groupe montréalais Baz Konpa s’inscrit dans la tradition des bals populaires haïtiens. Clavier, guitare, basse, conga, tanbou et batterie composent leur arsenal pour restituer l’ambiance chaleureuse et sensuelle propre au kompa. Ce style, né dans les années 1950, a su traverser les époques sans perdre de sa vitalité. Les synthétiseurs imposent leur tempo, mais l’esprit du merengue et du twoubadou reste intact. Le groupe déroule des prestations où les rythmes langoureux rappellent l’atmosphère des nuits dansantes de la Perle des Antilles.

BIC
Derrière l’acronyme BIC, pour brain, intelligence, creativity, se cache BIC Tizon Dife. Depuis plus de 25 ans, cet auteur-compositeur, guitariste et chanteur s’est imposé sur la scène culturelle haïtienne. Ancien ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef, il conjugue les mots et les rythmes avec une aisance singulière. Entre hip-hop et sonorités locales, BIC aborde des thématiques variées : la vie quotidienne, les défis sociaux ou encore l’amour. Un engagement artistique qu’il assume sur un ton tantôt léger, tantôt plus grave, mais toujours sans détour.

Par Youbens Cupidon © Chokarella

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