Le cinéaste haïtien Robenson Lauvince a dévoilé au public, le 25 juin 2025, A Father’s Grief, un court-métrage qui aborde des thématiques telles que l’identité, le racisme, les discriminations et l’influence des rumeurs au sein des communautés marginalisées. Produit par Clearshot Entertainment, le film a été retenu dans trois festivals internationaux : le Dubai Independent Film Festival 2025, les Cannes Independent Shorts 2025 et le New Orleans International Film Awards 2025.
Le scénario du film s’appuie sur un fait divers survenu en septembre 2024 à Springfield, dans l’État de l’Ohio, en pleine période électorale américaine. À cette époque, une rumeur, relayée massivement sur les réseaux sociaux, accusait des immigrés haïtiens de voler des animaux domestiques et de capturer des animaux sauvages pour s’en nourrir. Aucune preuve n’a jamais confirmé ces allégations, mais leur propagation a suffi à alimenter les tensions et à réactiver certains préjugés.
Face à cette situation, « A Father’s Grief » se veut une réponse à ce qu’il qualifie de violence symbolique. « Sa gen 9 mwa depi yo te lage gwo rimè sou Ayisyen ki ap viv nan Springfield, Ohio. Mwen menm ak ekip mwen, nou te di : ann fè yon kout fim pou rakonte mond lan verite pa nou kòm Ayisyen. Nou kontan wè jan kout fim nan ap fè wout li nan festival fim atravè lemond.», a écrit Robenson Lauvince sur son compte Instagram le 23 juin 2025.
Le film retrace l’histoire d’Emmanuel, un étudiant en médecine haïtien installé à Springfield, et de Scarlett, sa compagne américaine. Alors que le couple attend un enfant, leur quotidien se trouve bouleversé par les rumeurs visant la communauté haïtienne. Dans une atmosphère de méfiance et d’hostilité croissante, ils s’enferment dans une spirale de peur et d’isolement. Scarlett, confrontée aux jugements et aux pressions extérieures, finit par prendre une décision aux conséquences irréversibles.

À travers cette fiction, le réalisateur interroge les effets souvent méconnus de la désinformation et des préjugés raciaux sur les individus et les familles. Il explore également les dynamiques de pouvoir et les mécanismes d’exclusion qui peuvent se développer dans un climat social fragilisé. Le film réunit Kaylee Arvay dans le rôle de Scarlett Hayes, Michael L. Wallace dans celui d’Emmanuel Jean-Baptiste, ainsi que Nicole Calvet Prescott, Amanda Haaygen et Melanie Anahi Godoy.
Le projet entend également proposer un contre-récit aux discours dominants. « Nous sommes heureux de voir comment le court-métrage se porte à merveille dans les festivals de film à travers le monde », a ajouté Robenson Lauvince dans la même publication. Sélectionné dans trois festivals majeurs, le film poursuit actuellement sa tournée à l’international.
Le court-métrage “A Father’s Grief” est disponible en ligne.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella