Fredelin François signe un nouvel album baptisé “EWO”

Le chanteur haïtien Fredelin François, originaire des Cayes, fait son retour sur la scène musicale avec la sortie, ce 20 mai 2025, de son deuxième album intitulé « EWO ». Un projet de douze titres qu’il a lui-même produit et qui entend poser un regard sur la vie quotidienne en Haïti et ses multiples réalités.

Entre compas, reggae et influences afro, l’artiste propose un répertoire où se croisent ses expériences personnelles et son cheminement artistique. Plusieurs années après un premier opus, il revient avec ce disque qu’il présente comme un acte de solidarité : « EWO se yon fason poum pote solidarite ak tout Ayisyen kap goumen pou yo viv, malgre tout pwoblèm yap jwenn nan peyi a », confie-t-il dans un entretien accordé à la rédaction de Chokarella.

Cette fois, Fredelin François a choisi de gérer seul l’ensemble du processus de création. « Mwen pa travay ak lòt producteur, se mwen ki prodwi tout mizik yo », précise-t-il. Seul le guitariste Guy Zamy est venu appuyer l’artiste en posant des lignes mélodiques sur quelques morceaux. Malgré cette démarche en solitaire, deux collaborations figurent dans l’album : les chanteuses Ange-Carla et SAMIE. Parallèlement à la sortie, l’artiste propose également douze visualizers, mis en ligne pour accompagner l’écoute.

« EWO » rassemble des titres aux thématiques variées. De Koneksyon, Siw Renmen’m à Gen Pi Bèl Jou, en passant par Bon Bagay Toujou Soufri, Kijan’w Vle, Pa Fèm Wont (feat. Ange-Carla), Renmen’m Ankò, Pa Pè Echèk (feat. SAMIE), Dancer Avec Le Diable, Leson et Orevwa. L’artiste y évoque des situations de tous les jours sans toutefois livrer un album autobiographique. « Mwen chante sa kap pase nan vi kotidyèn chak moun », précise-t-il. Le premier morceau recèle toutefois une part plus intime : « Gen yon ti istwa kache ke m pa ka rakonte, lap pi bon si nou dekouvril poukont nou », glisse-t-il.

Dans ce projet, Fredelin François revendique une évolution. « Sou album sa, nap jwenn yon lòt Fredelin, plis matirite mizikalman », estime-t-il, évoquant les enseignements tirés de son parcours et des expériences accumulées.

Son processus de travail repose sur une méthode instinctive et directe. « Pandan map fè beat la, map kreye melodi epi mete parol, pran vwa. Konsa ide yo vini rapid », raconte-t-il. Chaque morceau est à ses yeux un fragment de son vécu et de son environnement social. Pour l’artiste, la musique dépasse le cadre professionnel : « Mizik se sous motivasyon mwen, se pi gro benediksyon mwen genyen. Se mizik ki banm chans poum degaje emosyon mwen », explique-t-il.

Parcours et premières scènes

Avant de devenir chanteur, Fredelin François s’est d’abord illustré comme batteur. C’est dans une chorale d’église qu’il débute, avant de prendre la direction de chœur, puis d’apprendre le piano et le chant. Sa première reconnaissance publique remonte à 2009 avec un concours de chant de Noël. Mais c’est sa collaboration avec Fantom en 2015 sur le morceau Lè Mwen Wèw qui le fait connaître du grand public. Deux ans plus tard, il publie Non’m Se Mizik, son premier album.

Le souvenir de sa première expérience en studio reste encore vif : « Se avèk yon group rap bò lakay mwen m te premye rantre nan yon studio. Mwen te fè yon refren pou yo sou yon mizik. M te fyè anpil, se te premye fwa m tande vwa mwen nan radyo », se rappelle-t-il.

Alors que certains artistes se confrontent à des périodes de doutes, Fredelin François affirme n’avoir jamais envisagé de s’éloigner de la scène. « Mizik soti lwen avèm. Mwen aprann, mwen grandi, epi map vanse san kanpe », dit-il, considérant la musique comme un moteur et une vocation.

Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella

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