Avec “EKO”, Tiemdi met en mots les silences et blessures enfouies

L’artiste haïtiano-canadien Michel Gaëtan Dulyx, connu sous le nom de Tiemdi, signe ce vendredi 20 juin 2025 un nouveau titre baptisé « EKO ». Un morceau aux sonorités pop francophones accompagné d’un visualizer épuré dans lequel on découvre le chanteur seul en studio, dans un cadre intimiste de création et de confidence.

Chanteur, compositeur et beatmaker, Tiemdi poursuit avec cette œuvre une démarche personnelle autour des blessures enfouies et de la solitude masculine. Le terme “EKO” renvoie ici au retour persistant d’émotions et de pensées qu’on croit enfouies. « Dans cette chanson, l’écho symbolise l’ampleur du vide de la solitude et des émotions qui y sont liées », confie-t-il dans un entretien accordé à Chokarella.

Porté par des expériences qu’il décrit comme douloureuses et longtemps tues, “EKO” devient pour l’artiste un espace de libération. « Combien de fois ai-je pleuré tout seul assis dans le noir ? Ne voyant que mon ombre et sans reflet dans un miroir », chante-t-il. Plus loin, il ajoute : « J’ai trouvé les mots qu’il faut pour m’excuser, après tant d’écho qui m’a traversé le flot du silence m’inonde Et c’est dur. »

Musicalement, Tiemdi reste fidèle à son registre pop francophone, à la fois sensible et mélodique, poursuivant ainsi la lignée de ses titres précédents tels Stella, Texte-moi ou Déjà Vü. Avec EKO, il pousse toutefois plus loin l’introspection. « EKO, Se Tande m Tande et M pa Vle Deranje w sont trois musiques que j’ai composées en pleurant », explique-t-il. « J’écris toujours avec mon cœur. C’est ce qui me permet de rester authentique en tant qu’artiste », précise-t-il.

Au fil de l’échange, l’artiste évoque aussi l’objectif plus large de cette sortie : interpeller sur la santé mentale des hommes. « Les hommes pleurent aussi, mais souvent en cachette… On vit dans une société où le stress social nous impose des standards. Cette chanson est un moyen de sensibiliser le monde à ces moments difficiles », affirme-t-il.

Enfin, au-delà de l’immédiat, Tiemdi évoque sa volonté de construire un répertoire qui traverse le temps. « Je veux que, dans vingt ans ou plus, on puisse se référer à ces musiques comme à des œuvres de qualité. » Pour lui, cet engagement artistique s’inscrit dans une perspective plus large. « Aujourd’hui, Haïti traverse une période difficile, mais cela changera. Quand viendra le temps de la reconstruction et de la réorganisation des piliers de la Nouvelle Haïti, nous aurons besoin de la crème de la crème. Mes textes pourront alors servir de référence poétique dans les écoles, et ma musique être étudiée dans les plus grandes universités du pays. Voilà le fond de ma mission », confie-t-il.

Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella

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