Le saxophoniste et chanteur haïtien Ketler Macome, plus connu sous le nom de Ketlersax, a dévoilé ce dimanche 15 juin 2025 son nouvel album intitulé « Vintage Noir ». Ce projet compte douze titres et s’accompagnera prochainement d’une tournée prévue en Europe, aux États-Unis et en Haïti. L’artiste annonce également la sortie d’un premier clip issu de cet album, « Konpa Cowboy », programmée pour le 18 juin.
Saxophoniste, compositeur et éducateur musical, Ketlersax s’inscrit dans une démarche de création qu’il décrit ainsi : « Je me consacre à la création d’une musique qui traverse les frontières, en puisant dans mes racines haïtiennes tout en fusionnant des sons afro, caribéens, jazz, konpa et contemporains. »
Avec Vintage Noir, l’artiste souhaite proposer une relecture de l’héritage musical haïtien en l’ouvrant à d’autres registres. « À travers mon nouvel album Vintage Noir, je veux transmettre la beauté de l’héritage, la force de l’amour et la richesse de la fusion culturelle. C’est un album intime, mais universel, un voyage entre passé et présent », déclare-t-il.
Les douze morceaux — Till Aged, Vintage, Dee, Aura, Yes Li Bon, Konpa Cowboy, Smile, My Vows, No Boundaries, My Parents, Memories et Finale — se caractérisent par une diversité stylistique. « On y retrouve une base solide de konpa, mêlée à des influences jazz, soul, afrobeat, zouk, et même une touche country-western, notamment dans le morceau Konpa Cowboy. »
L’album réunit plusieurs collaborations, parmi lesquelles celle de Saul Chrushman. « L’album met en lumière des talents vocaux comme Saul Chrushman, ainsi que plusieurs musiciens invités. Chaque collaboration a enrichi l’album avec une énergie nouvelle et sincère », explique le saxophoniste.

Le processus de création a été, selon lui, marqué par une forte charge émotionnelle et spirituelle. « L’expérience a été bittersweet. J’ai eu la chance de travailler avec des gens incroyables comme Saul Chrushman, qui a produit et chanté sur l’album. J’ai aussi collaboré avec Daniel Jean Baptiste, Frantz Son Jean Louis, Shedly Abraham, Jean Ruben Camille… une équipe formidable m’a soutenu du début à la fin », confie-t-il. Certaines compositions se seraient même imposées à lui de manière inattendue : « Certains morceaux me sont venus dans mon sommeil. Des mélodies, des paroles… comme une inspiration divine. C’était presque irréel. Mettre cet album ensemble m’a connecté avec quelque chose de plus grand que moi. »
Pour Ketlersax, le saxophone occupe une place particulière dans son parcours. « Parce que le saxophone parle. Il pleure, il chante, il caresse, il crie. C’est un instrument expressif et puissant, capable de traduire des émotions complexes sans un mot », raconte-t-il. Une relation qu’il entretient depuis l’enfance. « Depuis l’âge de 10 ans. Mon père dirigeait une école de musique en Haïti. J’y ai découvert le saxophone, et depuis, il ne m’a plus quitté. » La musique s’est imposée à lui comme une nécessité : « Ils sont mon oxygène, ma voix, mon chemin. Le saxophone est bien plus qu’un instrument pour moi, c’est une extension de mon âme. »
Après des débuts en Haïti, Ketlersax a poursuivi ses études musicales aux États-Unis, notamment au Miami Dade College et à la Florida International University. En 2013, il représente Haïti dans le New York World Peace Orchestra. « J’ai étudié la musique à Miami Dade College et Florida International University. En 2013, j’ai représenté Haïti dans le New York World Peace Orchestra, un moment marquant. J’ai sorti plus de 10 albums originaux et thématiques, dont Référans, Afrosax, My Gratitude Vol. 1, 2, 3, Sax Christmas, Sax Espérance, Jingle Winter Sax, et aujourd’hui Vintage Noir. »
La sortie de l’album s’accompagnera d’une tournée. « Une tournée européenne est en préparation, ainsi que plusieurs performances live aux États-Unis et en Haïti. Le clip de Konpa Cowboy sort le 18 juin, trois jours après l’album. C’est un moment très attendu », précise-t-il.
Quant au message qu’il souhaite transmettre avec ce projet, l’artiste le résume ainsi : « L’authenticité peut être moderne, que la culture haïtienne a sa place partout, et que la musique peut être à la fois douce, puissante et universelle », conclut Ketlersax.
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella