Isaac Adméus porte un regard sur l’exode des jeunes dans son premier roman « Les Chemins de l’Exil »

Isaac Adméus, éducateur, entrepreneur, formateur et enseignant de 27 ans, vient de présenter son premier roman intitulé « Les Chemins de l’Exil ». À travers cet ouvrage, l’auteur met en lumière la situation socio-économique de la jeunesse haïtienne, qu’il décrit sans détour. Il évoque le manque de ressources poussant de nombreux jeunes à quitter leur pays d’origine ou à s’engager dans des pratiques contraires à leurs valeurs dans l’espoir d’un avenir meilleur.

L’idée de ce livre a germé en 2018, dans un contexte marqué par le départ massif de jeunes Haïtiens vers le Chili, le Brésil et les États-Unis. C’est dans ce climat qu’Isaac Adméus a commencé à écrire. « J’ai commencé ce livre dans un contexte très particulier : l’exode massif des jeunes Haïtiens vers le Chili et le Brésil, sans oublier ceux qui prenaient la route vers les États-Unis », confie-t-il lors d’un entretien accordé à la rédaction de Chokarella.

En 2019, le manuscrit était achevé. Le jeune auteur prend alors conscience de l’importance de ce récit, en écho à sa propre réalité. « Autour de moi, la plupart de mes amis proches ont quitté le pays. Aujourd’hui, ils sont éparpillés à travers le monde. Ce sentiment d’abandon, d’isolement et d’exil intérieur montre aussi l’importance de ce roman », explique-t-il.

Selon lui, « Les Chemins de l’Exil » est né d’une accumulation de sentiments qu’il lui fallait exprimer. Il évoque des repères qui s’effondrent, des départs successifs, un vide persistant. « À un moment, j’ai senti qu’il fallait que je crie quelque part. Et ce cri est devenu un livre », raconte-t-il. L’auteur poursuit : « Je l’ai écrit pour dire que nous sommes nombreux à vivre un exil intérieur. Que ce n’est pas toujours celui qui part qui est le plus loin. J’ai voulu rendre visibles ces fragments d’humanité qui luttent pour rester dignes dans un pays qui leur échappe ».

Dans son ouvrage, Isaac Adméus aborde différentes formes d’exil : social, émotionnel, affectif, politique. Il y est aussi question d’amour, de honte sociale, de classe, d’amitié et de résistance. Le récit navigue entre plusieurs mondes avec, comme point d’ancrage, la jeunesse haïtienne. « Ce livre est un miroir. Il reflète nos contradictions, nos choix, nos échecs et nos espoirs. Il est aussi un acte de mémoire, une façon de fixer dans les mots ce que la société tente souvent d’oublier », explique-t-il.

D’une longueur de 84 pages, le roman s’intéresse aux différentes manières de partir ou de rester. « Il y a ceux qui partent avec un visa, ceux qui fuient à pied, et ceux qui restent mais s’effacent. Chacun a son chemin, mais tous portent la même blessure. Il dit que l’exil commence souvent bien avant le départ. Il dit qu’on peut être étranger chez soi. Il dit que malgré tout, aimer, croire, rêver restent possibles », souligne l’auteur.

Après plusieurs années d’attente, c’est en 2025 que ce roman paraîtra. Isaac Admeus prévoit d’organiser une vente-signature le dimanche 1er juin 2025 dans les locaux de la bibliothèque Michèle Tardieu à Pétion-Ville, à partir de midi.

Passionné d’écriture et de nouvelles technologies, Isaac s’intéresse à leur impact dans les domaines de l’éducation et de la culture. Il ambitionne de poursuivre ce travail à travers divers projets, cherchant à établir des liens et à donner la parole à ceux qu’on entend peu. Son écriture, qu’il qualifie de directe, introspective et engagée, s’oriente vers des récits de réflexion.

Selon l’auteur, son approche repose sur un réalisme brut allié à une sensibilité marquée. À travers des personnages incarnés, des dialogues sincères et des scènes fortes, il s’efforce de susciter des images et des émotions chez ses lecteurs. « Mon objectif est de rester constant dans mes publications et de développer une véritable trajectoire d’auteur engagé », précise-t-il.

Isaac Adméus souligne enfin que « derrière chaque jeune qui part, il y a une histoire. Et que derrière chaque jeune qui reste, il y a souvent une souffrance muette. J’ai voulu montrer les conséquences humaines d’un système social et politique qui fracture les liens les plus essentiels ». À travers son écriture, il entend traduire les silences et transformer les douleurs sociales en récits, créant ainsi des ponts entre vécus individuels et réalités collectives. « J’écris pour résister, pour témoigner, pour bâtir une mémoire », conclut-il.

Formateur en intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC), enseignant auprès des enfants et entrepreneur dans le domaine de l’e-learning, Isaac Admeus collabore avec des structures telles qu’EDUTECH et LEKOL ALEZ, spécialisées dans la création de contenus pédagogiques. Il confie avoir déjà d’autres romans et textes en préparation, qu’il prévoit de publier progressivement afin de constituer une œuvre cohérente et fidèle à ses engagements.

Résumé du livre

« Les Chemins de l’Exil » raconte l’histoire de Marc et Melissa, deux personnages qui se croisent dans un lieu récemment ouvert, un jardin prisé des amoureux. L’endroit, décrit comme exotique et paisible, devient le théâtre de leur rencontre. Les deux jeunes gens partagent des moments de complicité et de tendresse, s’échangeant des paroles à voix basse et se promenant main dans la main. Mais leur quiétude est troublée par l’insistance d’un appel téléphonique que Melissa finit par décrocher après plusieurs tentatives.

Par Gerole Midy Chokarella © Chokarella

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