Depuis une décennie, l’industrie musicale a vu son modèle économique se transformer en profondeur avec l’essor du streaming. Des plateformes comme Spotify se sont imposées comme des canaux incontournables pour diffuser des morceaux auprès du grand public. Mais quelle rémunération les artistes peuvent-ils réellement espérer tirer de leurs diffusions en ligne ?
En moyenne, Spotify verse entre 0,003 et 0,005 dollar par écoute. Une somme modeste qui fait l’objet d’une répartition des revenus à hauteur de 70 % pour les ayants droit — comprenant l’artiste, l’auteur-compositeur et l’éditeur — contre 30 % pour la plateforme. Cette rémunération varie toutefois selon plusieurs paramètres.
Nouvelles règles de calcul en 2024
Depuis 2024, des changements ont été introduits dans le mode de comptabilisation des écoutes. Un morceau doit désormais atteindre au moins 1 000 écoutes sur une période de douze mois pour commencer à générer des revenus. Par ailleurs, seuls les morceaux écoutés pendant 30 secondes ou plus sont pris en compte. La direction de Spotify a récemment écarté les rumeurs prétendant qu’il serait possible de détourner le système en publiant massivement de courts extraits.
Autre évolution : les artistes doivent dorénavant atteindre un nombre minimal d’auditeurs uniques pour percevoir des redevances, une mesure destinée à lutter contre les écoutes automatisées et les manipulations.
Un calcul complexe et variable
Le calcul des revenus issus du streaming repose sur plusieurs facteurs : le montant global généré par les abonnements et la publicité, le nombre total de streams réalisés sur la plateforme, et le nombre d’écoutes obtenues par l’artiste. Ces chiffres sont ventilés selon différents marchés, types d’abonnements (gratuit ou premium) et zones géographiques. Conséquence : les montants perçus varient sensiblement d’un pays à l’autre. Par exemple, une écoute réalisée aux États-Unis rapporte environ 0,0039 dollar contre 0,0018 dollar au Portugal.
Le rôle des distributeurs et des abonnements
Les artistes ne sont pas rémunérés directement par Spotify, mais via leur distributeur ou maison de disque, qui perçoit et redistribue les droits. Selon les conditions du contrat, la part reversée à l’artiste peut ainsi fluctuer.
Autre élément déterminant : le type d’abonnement de l’auditeur. Les abonnements payants génèrent davantage de revenus que les écoutes gratuites financées par la publicité. Un stream écouté par un utilisateur premium rapporte donc plus à l’artiste.
Pour espérer augmenter leurs revenus, les artistes sont invités à diffuser leur musique sur plusieurs plateformes de streaming, afin de diversifier leurs sources. Les playlists, éditoriales ou créées par les utilisateurs, représentent également un levier essentiel pour accroître sa visibilité et capter de nouveaux auditeurs.
Au-delà des redevances liées au streaming, d’autres opportunités existent : vente de musique en ligne, placements en playlist, ou encore contrats de synchronisation pour des productions audiovisuelles.
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