Vedala Vilmond poursuit son chemin sur la scène musicale latino-américaine. Invitée ce mardi 13 mai dans l’émission Carel In The Morning, la jeune chanteuse haïtienne est revenue sur son parcours, ses ambitions et la sortie prochaine du premier album de son groupe DARUMAS, intitulé Darumas +.
Née le 9 janvier 2005 aux Cayes, dans le sud d’Haïti, Vedala Vilmond découvre très tôt sa passion pour la musique. Aînée d’une fratrie de trois enfants, elle grandit dans un environnement où l’art occupe une place importante. Dès l’enfance, elle pratique le taekwondo et chante lors de réunions familiales. « Mwen te toujou renmen mizik depi lè m te Ayiti. M gen tati m ki te konn chante anndan legliz. Lèm wé l mte konn di : “Lè m gran, m ta renmen chante konsa.” »
Avec le soutien de son père, elle commence à enregistrer ses premières vidéos, parfois à contre-cœur. « M sonje papa te konn ap di : “Anrejistre sa, fè video sa,” menm lè m pa t vle. » Ce dernier l’encourage aussi à cultiver la discipline et la rigueur dans son travail. « Si papa m pa t konn ap fòse m fè kèk bagay, di m fò m gen disiplin, fò m fè repetisyon, jodi a m pa t ap kote m ye a. »
Très vite, Vedala s’illustre en remportant deux compétitions scolaires au Chili, où elle s’est installée avec sa famille. Elle évoque avec émotion son premier passage sur scène en 2018, à l’âge de 13 ans, lors d’un événement de la Teletón à La Serena. « M te timid anpil, m pat konn montre figim nan videyo yo, » se souvient-elle. Cette prestation, filmée et largement partagée, cumule un million de vues sur Facebook en une journée. « Aprè sa m vin jwenn anpil entèvyou nan Chili e rankontre yon selebrite ki te mete m an kontak ak yon producteur. »
Cette soudaine visibilité lui ouvre de nouvelles portes. Vedala commence à publier des reprises en ligne et attire l’attention de Sony Music Chile. « M te gen 15 zan lè tout bagay sa yo t ap pase e m pat konprann sa k t ap pase a, yo wè talan e siyen avè m, » raconte-t-elle.
La pandémie freine le lancement de sa carrière, mais elle continue de produire du contenu et sort Avestruz, son premier single, après la crise sanitaire. Peu après, Sony Music États-Unis la contacte pour intégrer un nouveau groupe. « M siyen m potko menm gen paspò, » dit-elle.
En 2024, elle rejoint le trio musical DARUMAS, aux côtés d’Aldana Aguirre et Ceci León. Le groupe propose une fusion de funk latin, de pop et de sonorités old-school. Leur premier titre, Daruma, connaît un bon accueil et atteint la première place sur la station de radio japonaise J-WAVE. « Tout moun renmen mizik e m te sezi lè m wè Ayisyen renmen mizik mwen yo, » témoigne la chanteuse.
Vedala revient aussi sur son départ d’Haïti et son installation au Chili, une expérience qu’elle qualifie de déstabilisante. « Sa te vreman chokan paske m tap kite fanmi m, grann mwen li te on ti jan tris pou mwen epi lekòl mwen, Externa Joseph. » L’adaptation se fait progressivement : elle apprend l’espagnol en deux mois, devient lauréate de son école et fait face à des situations de racisme. « Si m pat jwenn edikasyon sa lakay yo, m pa t ap la. »
Artiste polyvalente, elle pratique le taekwondo (ceinture verte) et a participé à plusieurs festivals en Amérique latine et en Europe. Attachée à ses origines, elle souhaite intégrer la musique créole dans ses futurs projets et cite Arly Larivière parmi ses artistes haïtiens favoris. « Sak enpòtan pou mwen se Ayisyen yo, mwen bezwen konekte avèk yo, mwen vle genyen yo prè mwen. »
Vedala Vilmond a également foulé la scène des Latin Grammy Awards. Elle admet que quitter le Chili pour s’installer aux États-Unis fut un choix difficile. « Se te yon desizyon difisil. » Aujourd’hui installée à Miami, elle apprécie la présence d’une importante communauté haïtienne et poursuit ses projets. « Objektif mwen se pa vin Ayisyen ki pi famous, men gen yon notoryete. »
Parallèlement à la musique, elle nourrit des ambitions en médecine et en entrepreneuriat. Polyglotte, elle parle quatre langues et espère en maîtriser sept. « M renmen aprann anpil. » Elle joue du piano et souhaite se perfectionner à la guitare. Ouverte à des collaborations, elle affirme : « M renmen pou m travay pou tout sa m vle. »
Le premier album de son groupe DARUMAS, Darumas +, abordera des thèmes liés à l’amour et à la motivation. Pour elle, l’essentiel est de rester fidèle à son éducation et à ses valeurs. « Sa ki ede m pou m kanpe kote m ye a, se vizyon edikasyon m. » Préférant prendre son temps pour consolider sa carrière, elle conclut : « Mwen prefere pran tan pou m jwenn yon rezilta fèm olye ka p ban mwen de jou. » Son objectif à long terme reste clair : « Pi gwo rèv mwen se fè Ayiti gen plis vizibilite. »
Regardez l’interview complète de Carel Pedre avec Vedala sur la chaîne YouTube de Chokarella ci-dessous :
Par Ann-Olguetty Loodjenny Dieuve © Chokarella
