Pour la 5e fois consécutive, le NISA Club a tenu son traditionnel « Festival Mozayik » les 19 et 20 avril dans la ville de Saint-Marc. En dépit de la situation sécuritaire qui prévaut en Haïti, et surtout aux environs de la cité de Nissage Saget, ce festival est venu comme une bouffée d’air frais au milieu du chaos.
Dans une Haïti secouée par l’instabilité et les incertitudes, la ville de Saint-Marc a connu un moment de grâce les 19 et 20 avril derniers, à l’occasion de la 5e édition du Festival Mozayik. Organisé par le NISA Club, sous le thème évocateur « Atizay pou Lapè », le festival a rassemblé, dans un contexte socio-politique difficile, une foule diversifiée de jeunes, d’artistes, d’élèves, de familles et de citoyens engagés autour de la culture, de la paix et du vivre-ensemble.
Cette édition s’est affirmée comme un symbole de résilience collective et d’espoir. Pour Jacobin M. Jeanty, secrétaire général du NISA Club, cette réussite est bien plus qu’un accomplissement logistique.
« Je n’ai jamais été aussi fier de ma ville, de ma communauté et de mon club que pour donner suite à la réussite de cette 5e édition du Festival Mozayik, réalisée dans un contexte socio-politique difficile — pour ne pas dire impossible », a-t-il confié avec émotion.
Le programme, riche et varié, a proposé une série d’activités allant des concours interscolaires (Puzzle, Échecs) aux expositions artisanales, spectacles de danse, théâtre de rue, ateliers créatifs, conférences citoyennes et animations musicales.
Un moment fort a été le spectacle « Fanm Soley », fruit d’un atelier de théâtre mené avec des élèves saint-marcois. Une clinique mobile, baptisée « Santé nan Lajwa », organisée avec la contribution de l’association Protectorat d’Enfant et Mentorat d’Adolescent (PEMA), a également permis de joindre la culture à la santé communautaire, témoignant de la vocation multidimensionnelle du festival.

Parmi les nouveautés de cette édition figurait l’introduction d’un espace « Jeunesse et Réflexion », favorisant l’expression et l’engagement citoyen des jeunes participants. Une autre innovation marquante fut l’implication structurée du fan club du NISA, regroupant cette année environ 40 jeunes bénévoles.
« Je tiens à saluer chaleureusement le fan club, qui, par son énergie, sa présence et son engagement constant, a largement contribué à faire de cette édition une réalité », a souligné Jeanty.
Au cœur de ce succès, l’on retrouve aussi le travail infatigable d’une vingtaine de commissaires. « Je profite de ce moment pour honorer le travail acharné d’une vingtaine de commissaires qui, depuis plus de six mois, ont travaillé sans relâche à la réalisation de cette aventure humaine et culturelle », a-t-il ajouté.
Malgré un climat marqué par l’insécurité et le repli social, le Festival Mozayik a offert un espace sûr, créatif et solidaire. Il s’est imposé comme une plateforme de reconstruction sociale et d’expression citoyenne. Le thème « Atizay pou Lapè » a ainsi pris tout son sens, en réaffirmant le rôle de l’art comme outil de transformation et de cohésion.
Le NISA Club projette de pérenniser certaines actions du festival, comme la clinique mobile ou les ateliers scolaires, et rêve de créer un espace culturel permanent à Saint-Marc.
« Merci Saint-Marc. Merci Mozayik. Merci à nous », conclut Jacobin Jeanty, saluant un engagement collectif de tous les membres et bénévoles.
Par Michelet Joseph © Chokarella